Comme annoncé par les médias, nous étions dimanche dernier dans le massif de l’Authion sur les traces des braves du premier régiment de fusiliers marins, de leur chars Stuart, du capitaine de corvette Barberot, du lieutenant de vaisseau de Lamothe Dreuzy et de tous nos morts glorieux. C’était pour moi aussi l’occasion d’adresser un clin d’œil à mon ami Jacques Sidler qui n’aurait pour rien au monde manqué cet ultime baroud. Car nous le savons, ce fut le dernier grand engagement de la guerre.
Les cérémonies commencèrent à l’Escarène. Vulcain garde toujours un œil ouvert et ne pouvait laisser passer l’occasion de se distinguer. Il se mit donc à frapper comme un sourd sur différentes enclumes disposées entre Lucéram, Peira Cava, le Turini et Cabane Vieille. Tonnerre, pluies diluviennes, éclairs, tout était réuni pour faire de cette commémoration un moment inoubliable.
Un de mes ami, maistrancier machines (personne n’est parfait) avait décidé de faire le trajet dans sa Jeep. Il avait entrainé dans cette aventure un autre maistrancier, qui ne craignait ni Dieu ni Diable. Sans oublier, mal assise sur la banquette arrière, l’épouse pelotonnée, courageuse et inquiète. Imaginons le spectacle, la montagne est balayée par la pluie, zébrée d’épouvantables éclairs. La Jeep est équipée d’une capote à peu près inutile car un terrible vortex balaye l’habitacle dans tous les sens. La température en franchissant le col du Turini se stabilise autour de 7°. Mais le moteur tourne rond montrant que ses qualités de véhicule amphibie ne sont pas usurpées.
Première halte à Cabane Vieille où nous devons déposer une gerbe sur un char Stuart rouillé à cœur. Les occupants de la Jeep font bonne figure, un peu surpris d’appartenir encore au monde des vivants. L’épouse est toute souriante mais transie de froid, pour elle l’expérience s’achève.
Alors l’amiral descend d’une voiture de maitre, superbe. Une houppelande transparente le protège de la pluie mais ne laisse rien ignorer de la splendeur de son uniforme.
Entre temps Vulcain réalise qu’il a zappé un rendez vous avec Vénus. Il laisse alors enclume, foudre, le diable et son train car la belle ne transige pas avec l’horaire. Le soleil se faufile entre les nuages, nous réchauffe tous et la vie reprend.
Notre belle et émouvante cérémonie peut enfin commencer.
A la semaine prochaine
Donec
PS : en bonus une petite étude anatomique navale transmise par l’ami mousse, maistrancier, capitaine de vaisseau. Un vrai bijou roubignoles !