La folie des hommes

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Bonjour la compagnie,

Une vraie catastrophe ne s’improvise pas, elle est faite d’une succession de fautes, de mensonges, de légèretés, de maladresses, d’économies malvenues. Nous reconnaitrons pourtant que le résultat dépasse souvent les espérances. Enfin cerise sur le gâteau les coupables, s’ils n’ont pas la mauvaise idée de se suicider ne sont pas vraiment inquiétés.

Prenons par exemple le drame du Vajont. En 1956 l’Europe s’électrifie à grand frais. Il faut faire fonctionner les joujoux d’une société de consommation en plein développement. L’Italie n’échappe pas à la règle et l’édification de barrages hydro-électrique va bon train. Prenons celui du Vajont, au nord de Venise, au pied de la montagne du Toc. Après des études géologiques menées à la bonne franquette par des géologues complaisants, la construction commence. Le terrain de la montagne du Toc n’est absolument pas stable et d’emblée la situation va devenir inquiétante. Ainsi le 4 novembre 1960 un premier glissement de terrain entraine une mise en eau moins ambitieuse. Les riverains s’inquiètent d’autant plus qu’une journaliste de l’Unita pousse des cris d’orfraie, repris en cœur par les habitants de la vallée. Certains, persuadés de l’éminence du drame ont quitté leur village.

Le 22 octobre 1963 vers 23 heures un glissement de terrain fait s’écrouler deux cent soixante millions de mètres cube dans le lac. Deux gigantesques vagues de plusieurs millions de mètres cubes d’eau se forment alors. La première passe par-dessus le barrage et dégringole la vallée. La seconde la remonte, se fracasse sur la montagne et redescend avec plus de violence encore. Ces vagues de cent cinquante mètres de hauteur emportent tout sur leur passage. Près de 2000 habitants périssent dans cette catastrophe.

Heureusement les responsables de la construction du barrage seront traités avec une mansuétude bien naturelle. Il y aura bien un suicide, mais l’ingénieur en chef du projet, jugé en 1977 écopera d’une peine de cinq ans de prison. Heureusement il bénéficiera d’une mesure de grâce au bout d’un an.
Tout est bien qui fini bien.

Un film intéressant retrace le drame : « la folie des hommes » (en italien : la diga del disonore), Il a été réalisé par Renzo Martinelli en 2001.

A la semaine prochaine

Donec

N’Importe quoi !

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Bonjour à tous,

Un quartier maitre maistrancier « machine » embarque gare Montparnasse à destination de sa future affectation, le sous marin Gymnote à Lorient.
Une jeune et jolie voyageuse, assise dans le coin fenêtre est plongée dans la lecture de Cosmopolitan. Notre marin découvre que ce numéro traite des performances amoureuses des hommes. Il entame aussitôt la conversation.
« Très curieusement » lui répond-elle « les indiens sont les êtres au monde le plus fortement membrés, en revanche la pratique amoureuse des Bretons est proprement exceptionnelle et satisfait les plus difficiles des connaisseuses ».
Ils en viennent aux présentations.
« Je m’appelle Florence et vous ? »
« Géronimo Le Gonidec ! »
Un maistrancier « machine » je vous dis !
A la semaine prochaine
Donec
Maistrancier « machine » : MacGyver en devenir
Ecole de Maistrance : prestigieuse école qui forme l’élite des officiers mariniers de notre flotte. Certaines réussites sont étonnantes.

Aux grands hommes la « piastrie » reconnaissante

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Bonjour à tous,

La guerre d’Indochine fut particulièrement meurtrière pour le corps expéditionnaire. La génération de nos pères y payât un lourd tribu. Pourtant, ils y vécurent dans ces contrées lointaines des aventures exaltantes et inhumaines.

Pendant que nos commandos pataugeaient dans les rizières infestées de miasmes morbides et de Viet Cong, les affaires allaient bon train. L’affaire dite des piastres en est l’illustration. Voila l’histoire.

La monnaie locale émise par la banque d’Indochine coloniale, des comptoirs indiens, la piastre, était depuis 1945 maintenue à un cours surévalué de 17 francs. On pouvait par ailleurs s’en procurer à 10 francs, voir à 8. Inutile de vous dire qu’une telle manne faisait accourir les trafiquants de tout poil. Car s’ils obtenaient le transfert en métropole des piastres acquises à bas prix, ils faisaient une jolie culbute.

Bien entendu les responsables de la banque flanqués de commissaires aux comptes nommés par le gouvernement et les autorités politiques n’y voyaient pas malice. Il faut aussi savoir que ces trafics ont aussi bénéficié à Hô Chi Minh qui put ainsi acquérir un armement qu’il retourna contre nous.

René Pleven un des ces hommes politiques, plusieurs fois ministre et président du conseil, dont la quatrième république avait le secret eut le mot de la fin : « Je vous le répète, à l’échelon du président du conseil, il n’était pas possible de Paris de suivre ce qui pouvait être fait en Indochine ».

Je crois que tout est dit, et « Topaze* » reste encore d’actualité.

A la semaine prochaine

Donec

*Topaze pièce assez remarquable de Marcel Pagnol où un petit prof de rien franchit allègrement les barrières de l’affairisme.