Un peu d’humour

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Bonjour à tous,

Paul Reynaud fut un homme politique de premier plan. Avocat brillant et orateur talentueux. Indépendant en politique, il n’hésita jamais à nager à contre courant. Il dénonce en 1935 la dérive de nos forces armées et introduit Charles de Gaulle dans la boucle. En 1940 il est chef du gouvernement. Il ne put ou ne sut se débarrasser de personnages qui lui coupaient les ailes. L’histoire le balaya. Il nous reste de lui quelques déclarations maladroites et claironnantes : « La route du fer est coupée ! », « Nous gagnerons parce que nous sommes les meilleurs ! ».

Georges Bidault est l’homme remarquable qui succéda à Jean Moulin comme chef de la résistance. En 1925 il était sorti premier de l’agrégation d’histoire devant Pierre Brossolette et Louis Joxe, excusez du peu. Le 26 aout 1944 il descend les champs Elysée aux cotés du Général de Gaulle. Sa carrière politique sera ensuite quelque peu controversée. Il est un compagnon de la « dive bouteille ».

Ils se rencontrent un jour à la buvette de l’assemblée, Georges Bidault apostrophe Paul Raynaud : « Alors monsieur le président, la route du fer est-elle encore coupée ? »

Raynaud répond alors finement « Je n’en sais rien, mais je constate que celle du zinc reste ouverte ».

A la semaine prochaine

Donec

Bravo Gianni

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niceBonjour à tous,

Gianni est sicilien, volubile, ses yeux gris trahissent sa lointaine origine normande.

Le 14 juillet, homme de contact et de foule, il est venu assister au feu d’artifice à Nice. Il est 23h, l’embrasement se termine. Il joue des coudes pour se rapprocher d’un podium proche du Négresco où joue un orchestre « rock ». Soudain, un mouvement de foule le projette de droite à gauche. Des cris se lèvent demandant à l’orchestre d’arrêter. C’est alors en quelques instants, la fuite éperdue des spectateurs, la panique. Il se retrouve seul parmi des corps étendus. Des coups de feu claquent. Il se réfugie derrière la colonne d’une pergola et s’accroupit, pas très rassuré. Tout se calme peu à peu, Cinq femmes sont allongées à quelques mètres. Une gamine de 19 ans, sans vie est veillée par son amie en pleurs. Gianni prend la main d’une victime étendue, la serre « madame, madame ! ». Il insiste la jeune fille revient à elle. Il se penche vers sa voisine qui saigne d’abondance. Blessée au ventre, elle gémit. Notre ami saisit la nappe d’un vendeur de nougats installé à proximité, la met en boule et fait un point de compression à la malheureuse en lui parlant sans cesse. Après quelques minutes un homme arrive, balbutiant « chérie, chérie », sans doute le mari. Gianni lui demande d’appeler les secours. Au loin vers la rue Gambetta, c’est une illumination de gyrophares mais leur coin reste désert. Une jeune femme arrive, «  Je suis gynécologue.. ». Notre ami se sent beaucoup moins seul. Elle soulève le point de compression, la blessure ne saigne plus. Sous elle le sang s’est accumulé en une gélatine visqueuse. Ils la retournent, pas d’autres dommages. Ils s’occupent d’une autre blessée, facture ouverte à la jambe. Arrivent alors plusieurs médecins en vacances et l’ambulance alertée par le mari. Le rôle de Gianni est maintenant terminé. Il consulte sa montre il est presque minuit.

Gianni est canotier sur la vedette de sauvetage en mer « Marguerite VI » du Cros de Cagnes.

A la semaine prochaine

Donec

Bernanos a tout dit

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Bonjour à tous,

Ce matin nous étions tous réunis pour commémorer ce qui fut entre tous le moment le plus œcuménique de la Grande Révolution. Ce jour là notre pays tourna la page du monde ancien.

Après cette fête de la Fédération tout allait se gâter très vite quand Fouquier-Tinville se chargea du casting macabre dont nous connaissons tous les conséquences. Notre patrie allait devenir le laboratoire d’un totalitarisme qui ne manquera pas de s’épanouir pour le plus grand bonheur de satrapes orientaux ou extrêmes orientaux de Géorgie ou du Hunan.

Bref, les années qui suivent la Fête de la Fédération verront notre pays nourrir l’imaginaire des peuples et répondre à la définition qu’en fit Georges Bernanos : « La France m’emporte avec elle dans sa grande aventure qui n’aura jamais ni commencement ni fin parce qu’elle est une aventure spirituelle ».

A la semaine prochaine

Donec

Mettons un coquelicot à la boutonnière

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Bonjour à tous,

Nous avons eu avec l’Angleterre des relations d’une tumultueuse hostilité déclarée : Jeanne d’Arc, Trafalgar, Fachoda, Mers el kebir sans oublier le Brexit.

Pourtant « ce peuple d’élite, sur de lui et dominateur » a su partager avec nous des épreuves, tel ce 1er juillet 1916.

L’infatigable général Joffre avait décidé en décembre 1915 une offensive sur la Somme que nous devions mener avec l’aide des Anglais. Malheureusement empêtrés à Verdun ce furent les britanniques qui durent fournir l’effort principal. Comme les troupes aguerries de 1914 avaient été décimées ce sont des officiers, des soldats sans expérience qui vont monter à l’assaut. Le général Douglas Haig, un « dur » est à leur tête. Du coté Français le commandement est assuré par le général Ferdinand Foch. (Et comme disait Clémenceau « Il y a du César dans le général. Enfin un César passé par l’école de Guerre »).

Après un effroyable bombardement qui fait croire à l’état major que l’Armée Allemande est rayée de la surface du globe à 7h30 les troupes anglaises sortent des tranchées baïonnettes au canon. Elles montent à l’assaut en marchant au pas… Elles sont accueillies par un tir intense de mitrailleuses. Nous connaissons la suite.

Le verdict est sans appel, les britanniques viennent de vivre la plus cruelle journée de la guerre avec 57 000 hommes hors de combat dont 19 000 tués.

Les cérémonies commémoratives auront lieu vendredi au mémorial Franco-Britannique de Thiepval, malheureusement le lamentable Brexit va polluer ce moment de souvenir.

A la semaine prochaine

Donec

 

PS : dans l’équipage chaque grade à son sobriquet ainsi le quartier maître de 2ème classe est le « crabe ». Le maître Branly (spé radio comme il se doit), en 1968 à l’école de maistrance éveillait son monde (le branlebas) par cet appel : « debout les crabes, la mer monte ! »

« La bouline » est un des termes fondamentaux de l’argot-Baille. Il s’applique à la manœuvre et à la navigation à la voile. Par extension, c’est la manœuvre du navire en général. Il est bien entendu qu’à l’Ecole Navale avoir peu de goût pour la « bouline » est une tare. Nous dirons sans nous tromper qu’Eric Tabarly fut un « fin boulinier ».