On ne nous dit pas tout !

Bonjour la compagnie,

Elevés dans l’univers des contes de Perrault et de Walt Disney, nous avons besoin d’un monde où le méchant est une brute avérée qui se voit de loin à l’instar  des frères Rapetout, de l’Ogre, de la vilaine sorcière de Blanche Neige ou des Allemands de 1914 rhabillés par la presse revancharde.

Dans l’affaire du génocide rwandais, j’avais compris, aimablement renseigné par les médias que les gentils Tutsis avaient été effroyablement égorgés, lapidés, étranglés par les méchants Hutus que la radio des Mille-Collines incitaient au meurtre.

Dans les derniers numéros du « Fanatique » (de l’aviation)  ce drame est évoqué par une série d’articles « l’aviation au cœur de l’enfer ». L’objet en est l’aviation gouvernementale rwandaise et son action dans le conflit à partir de 1990. En toile de fond il y naturellement une situation politique particulièrement orageuse.

Première découverte le gouvernement du président Habyarimana est l’objet d’une attaque en règle lancée de l’Ouganda voisin par le FPR, entité tutsis revancharde qui tient à reprendre le pouvoir. Ils sont les enfants de ceux qui furent massacrés à la fin des années cinquante dont les survivants se réfugièrent dans ce pays. Ce FPR franchit la frontière et repousse allègement les force armées rwandaises qui ne sont pas à la hauteur. La France soutient du bout des lèvres le gouvernement officiel avec quelques hélicoptères de combat mais fera la sourde oreille aux demandes incessantes du président Habyarimana.

Pourtant ces maigres effectifs aériens vont permettre de stopper l’invasion du FPR. Celui-ci ne désarme pas et reçoit même l’aide de militaires zaïrois spécialisés dans le viol et la rapine. Naturellement les Tutsis de l’intérieur subissent le contre coup du conflit et sont malmenés par la majorité Hutus.

Dès le début de 1991 le FPR reprend le sentier de la guerre contre une armée rwandaise toujours aussi médiocre au combat. Désormais l’Ouganda fournit la rébellion en missile sol air SA-16. A la fin de 1991 le FPR contrôle 25% du territoire et poursuit sa marche en avant en semant le chaos dans tout le pays. Il n’hésite jamais à s’en prendre aux populations civiles et à bombarder les camps de réfugiés. Naturellement pour eux massacrer les Hutus est une seconde nature. Si le FPR signe sous les « cessez-le- feu » que l’on veut il poursuit la conquête sans sourciller.

Afin d’aller plus vite en besogne le FPR décide alors d’un attentat contre le président Habyarimana avec l’aide de missiles ougandais. Ce sera fait le 6 avril 1994.  Le Falcon 50 piloté par des officiers français, Jacky Heraud et Jean Pierre Minaberry est atteint par deux projectiles qui ne leur laissent aucune chance. Avec eux disparait le président et une partie de son état major.
La chasse aux Tutsis et le crime de masse va immédiatement être déclenché dans une atmosphère de chaos incroyable. Si les Hutus ont pris une part à l’holocauste, les Tutsis de l’extérieur n’étaient pas resté les bras ballants et avaient tout fait pour créer l’irréparable.

Refermons donc les « contes de Perrault » laissons « Blanche Neige » de coté et saisissons-nous de « Docteur Jekyll et Mister Hyde » autrement réaliste concernant les circonvolutions du cerveau humain.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

Sur la peau de bouc : « Se cacher dans les fonds de misaine pendant la manœuvre »

Le mot du général

Devant des ministres somnolents, Couve de Murville récite son exposé hebdomadaire de politique « internationale »

  • La démarche énergique qu’a effectuée notre ambassadeur auprès du gouvernement de la République Fédérale Allemande… La ferme représentation que j’ai faite au représentant de Sa Majesté britannique… Le fructueux échange de vues…
  • Monsieur le ministre des affaires étrangères, tonne le Général, ayez donc l’obligeance de bien vouloir (crescendo) cesser d’enfoncer des portes ouvertes en nous faisant croire (crescendo) que ce sont des arcs de triomphe.