Rev’la les sauveteurs

ah ces sauveteurs en mer !

Bonjour la compagnie,

Les promeneurs qui déambulent sur les quais du port de Saint Laurent du Var voient parfois le bateau orange de la SNSM entrer dans le port à couple avec un navire de plaisance. Tout se passe avec sérieux mais à la bonne franquette, le temps est doux, la mer étale et les canotiers font des signes d’amitié aux enfants fascinés par le canot de sauvetage (prononcez « canote »).

Mais vous vous doutez bien qu’il n’en est pas de même quand le vent souffle et que les vagues bousculent  la digue. Tout devient alors plus compliqué. Dans le dernier numéro de « Sauvetage », sous le titre « dans la tempête au pied des falaises deux navigateurs sauvés sur un fil » Patrick Moreau évoque un sauvetage au large de Dieppe effectué par le canot tout temps SNS 089 « Cap Fagnet ». Nous sommes le 18 juin, il fait un temps de chien, vent de force 7 tourbillonnant, creux de plus de trois mètres, le soir tombe. C’est ce jour-là qu’un couple de plaisanciers mexicains habitant Paris a  décidé d’une balade en mer sur  « l’Appolonia », solide voilier de neuf mètres.

Tout se passe à merveille jusqu’à l’explosion du génois. C’est panique à bord, l’épouse se réfugie dans l’habitacle.  Voilà le skipper seul sur un pont balayé par les vagues dans une mer furieuse. Comme les ennuis n’arrivent jamais seuls le moteur lâche et la barre ne fonctionne plus. Voilà l’embarcation à la dérive dans une mer déchaînée se dirigeant vers le cap Fagnet et ses hautes falaises.

Au CROSS GRIS NEZ on prend la mesure du drame. En réponse à l’appel affolé du skipper, le canot tout temps « Cap Fagnet » est immédiatement engagé. Il est 1h02 quand les sauveteurs sont en vue de « l’Apollonia ». Ils lancent  leur touline frappée au filin d’une remorque mais le skipper, tétanisé, ne peut la saisir.

Un des canotiers, Louis, propose une idée folle par cette mer démontée, passer sur le voilier. C’est un sacré risque, les embarcations ne sont jamais au même niveau, s’écartent, se rejoignent, les ponts sont glissants. Louis insiste, jeune, en grande forme physique, rompu à la manœuvre, un cœur « gros comme ça ». Il saute et se reçoit in-extremis sur le voilier. On lui lance la touline, il amarre la remorque à l’unique taquet disponible  qui cède… Sous l’orage qui illumine le voilier, il saisit l’écoute du génois qui traîne dans l’eau et parvient à amarrer la remorque avec,  au mât. Sur ces entrefaites la chaîne de mouillage cède et part au fond. Louis la détache. Le remorquage peut commencer, la falaise et les écueils sont de plus en plus proches. Un moment après la seconde remorque cède, elle bat l’air et vient engager une des hélices du canot. La mer est déchaînée et la vedette ne peut plus compter que sur un moteur.  Le CROSS GRIS NEZ engage alors un second canot la SNS 080 Notre Dame de Bon secours de la station de Dieppe et par la même occasion l’hélicoptère Guépard Whisky basé au Touquet. Il est 3h41 le pilote n’a jamais mené un sauvetage de nuit dans de pareilles conditions météo. Le voilier n’a plus ni électricité ni radio. La 080 braque sur lui son projecteur pendant que l’opération de treuillage commence. Les embardées désordonnées du voilier et son haubanage interdisent au plongeur de bord d’accéder au bateau. Il faut que tous se jettent à l’eau. Louis les prépare pour cette opération délicate, capelle les gilets de sauvetage  et déclenche manuellement le gonflage. L’hélico se présente à quinze mètres au-dessus de l’eau à l’arrière du bateau en détresse et commence le sauvetage. Maintenant au treuilliste de l’hélico de faire, de retenir le câble pour éviter le ballant, de guider le pilote à froler la falaise dans la bourrasque. La plaisancière saute la première dans les bras du plongeur : une vie de sauvée.  Puis c’est au tour du skipper que l’hypothermie gagne, il est figé, tétanisé, Louis le pousse à l’eau : seconde vie sauvée.  Tout cela a duréDoneos un témoignage de satisfaction où il salue le sang-froid de Louis et le courage des canotiers engagés dans le sauvetage.

Merci au magazine « Sauvetage » qui m’a fourni largement la matière de mon texte.

Et à bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

Sur  la peau de bouc, motifs de punition dans la Marine Nationale : « Avoir compromis son uniforme dans une maison mal famée et battu la débitante. »

Les mots du général : un ancien militaire redevenu civil poursuit ses ex collègues de son mépris.

–          Mon général ! vous ne pouvez nommer le général X… ! il est vraiment trop con.

–          Con ! le général X… ? s’indigne le Général.

–          Et après un temps de réflexion !

–          Figurez-vous que je le sais depuis plus longtemps que vous !

C’est ainsi que le général X… reçut sa troisième étoile.

PS : passant à la librairie Jean Jaurés je n’ai pas pu résister à une extraordinaire photo de Brassaï ou deux marins entourent une jeune fille équipée à  la mode des années trente. Ah, nostalgie quand tu nous tiens !

Pour la petite histoire la photo  date de 1933 et elle a été prise place d’Italie sans doute dans un lieu plutôt mal famé. Nous y voyons donc deux petits gars de l’aéro entourant la belle Conchita (selon les critères de l’époque). Ce petit ouvrage est édité pour le compte de « Médecins sans Frontière », il nous plonge dans le monde disparu de nos grands parents  pour la modique somme de 12.50 €.