Helie Dunoix de Saint Marc

‌Bonjour la compagnie,

Le siècle passé ne manque pas de personnages hauts en couleur qui se sont plus ou moins brisé les os lors des tragédies qui le jalonnèrent. Hélie de Saint Marc, belle figure de condottiere fut de ceux-là.

Je viens de terminer sa biographie « d’honnête homme », une vie d’aventurier qui traverse le siècle des totalitarismes. Il s’était adolescent jeté à corps perdu dans la résistance, déporté à Buchenwald, c’est un miracle qu’il ait retrouvé son bordelais natal. Mais le pays qu’il redécouvre ne lui convient plus. Il n’a pas le goût de la vie petite bourgeoise des « trente glorieuses ». Il entre à Saint-Cyr et intègre la Légion. Ce sera la grande affaire de sa vie. L’Empire français jette ses derniers feux mais sa déconfiture allait être particulièrement cruelle. Pourtant dans ces années d’après-guerre tous croient encore en la grandeur retrouvée de notre pays.

« Adieu vieille Europe », Il embarque pour l’Indochine .

Affecté à la surveillance de la mythique route coloniale numéro 4 dont le rôle sera avant tout de faire fondre les effectifs et de boire le sang des hommes, Il est immédiatement fasciné par le peuple vietnamien. Il se mêle aux populations locales, apprend la langue…et découvre le communisme tel qu’on le parle. Derrière le romantisme et la fraternité se dissimule un régime impitoyable sans la moindre considération pour l’Homme.

Vue de France, c’est la « sale guerre », celle que mènent le grand capital et ses séides contre le gentil peuple indochinois. Pourtant toute honte bue, la France abandonnera ces populations. Nous pouvons imaginer le choc que cette attitude provoquera chez tous ces jeunes officiers qui croyaient dur comme fer à leur mission civilisatrice et à leur croisade anticommuniste.

Après le Viet-Nam c’est en Algérie qu’il va mener un nouveau combat mais avec d’autre perspectives, après tout « l’Algérie n’est-elle pas la France ? » . Les discussions avec les Pieds-Noirs passionnés sont sans fin. Comme l’écrit notre condottiere « En considérant jusqu’à l’aveuglement que l’aide de la nation française était un dû, ils ont bloqué les réformes ». La guerre révolutionnaire menée par le FLN, la mise au ban des nations de notre pays, le réalisme du général de Gaulle porté vers d’autres objectifs et l’opposition du peuple de France à cette guerre vont déboucher sur le terrible exode de 1962. Pour Helie Dunoix de Saint Marc ça ne passe pas . Comment abandonner des populations entières à commencer par nos supplétifs, les harkis, aux couteaux des justiciers du FLN ?

Bien entendu l’aventure de notre héros se terminera devant un juge d’instruction vaniteux s’imaginant interroger un de ces officiers, partisans ambitieux et fanatiques. Il avait en face de lui un lecteur de Camus.
-« Je préfère finir fusillé dans un fossé de Vincennes plutôt que de continuer ce métier de parjure ! »

Le verdict tombe : 10 ans de réclusion criminelle. Il sera libéré en 1966. Les années passant, les honneurs ne lui seront pas ménagés, chaque président de la République ayant à cœur de révérer un homme digne de tout notre respect.

A la semaine prochaine.

Donec

La Grèce en 1914

sauver la planete supplément de missileOnBonjour la compagnie,

Encore une fois je suis victime de l’humour des rédacteurs de Cols Bleus et je vous fais faire.

L’action se déroule en 1914 et nous racontons l’histoire d’un vaisseau qui embarque dans une suite d’un navire anglais, une sorte de patrouilleur.

«Ce yacht était commandé par son propre propriétaire capitaine de corvette RNVR (Réserve volontaire de la Royal Navy). Il y a en Angleterre, en temps de guerre, trois officiers: RN (Royal Navy), RNVR comme le nôtre, et RNR (Marine Royal réserve).

Les officiers RN sont les noms des marins et des messieurs, les RNVR des messieurs, et les RNR des marins, on entend qu’ils sont des piètres marins et des derniers des rustres.
Lui propriétaire d’un yacht, était donc un marin, exception dans le RNVR et gentleman by droit de naissance. Tandis que moi, officier de la marine marchande j’étais naturellement un rustre. Au surplus, tout ce qui n’était pas passé en pavillon britannique n’était pas vermine de mer.

J’aurais pu feindre de ne pas comprendre l’anglais, mais il parlait fort bien français, le bougre, et il m’abreuvait d’anecdotes où la marine marchande était en général et la marine française n’avait jamais été un rôle très reluisant.

Par chance, il s’agit aussi de bon personnel de whisky, qui lui était parfait, et sa table était très convenable.

Je me suis consolé en bavardant avec son second qui n’était pas en anglais mais gallois, et RN, donc marin marchand comme moi, de sorte que nous avons sympathisé autour de son whisky, qui était loin de payer tout avoir n’est ce pas?

En fait, nous  sommes près de Corfou, sa destination est la fleur d’Angleterre  .
Et, Ô surprise! en grand’garde, je croise mon vieux  Robuste , miraculeusement ressuscité! Ce n’était pas lui mais vraisemblablement son frère jumeau aussi vieillot, aussi rouillé, aussi misérable.

Seule différence il s’appelait  Hercule .

Nous échangeons des signaux de reconnaissance, et quelques voix par porte-voix, et le yacht, toujours à douze nœuds, avec le cap sur l’entrée du port.

Il était tellement évident de ne pas avoir compris que l’autre idée diabolique germa in mon esprit.

«Vengeance, vengeance! »

Je suis sur la passerelle et interpellé le commandant:

  •  Vous avez entendu ce qu’il nous a dit? »
  •  Il m’a dit «Ouah, ouah, ouah! comme on dit toujours dans un porte-voix.
  • Et qu’avez-vous répondu?
  • J’ai répondu «Ouah, ouah, ouah», on répond toujours dans un porte-voix.
  • Oui? Eh bien il vous a dit: «La passe est minée, suivez-moi».

Malgré son fils, il sursauta, et donna des ordres. Le  Flower of England  décrivit une courbe gracieuse, et va prendre la ligne de fichier derrière l’ Hercule.

Nous avions le vent debout, la fumée abondante et les escarbilles du patrouilleur nous avons été, mais on ne pouvait rien.

Le baronnet était furieux. Moi j’étais ravi. Une heure et demie après (eh oui, à cinq nœuds!) Nous étions mouillés à Corfou;

Je suis heureux de recevoir mon hypocritement, et m’envoyer, avec mon équipage, me présenter aux autorités maritimes françaises.

Je suis bien accueilli, réconforté, habillé, logé, et on me dit que je serais «rapatrié» à Brindisi par la première occasion de mer, soit trois jours après. Jusque-là j’étais libre de mes mouvements.

Chacun sait que le marin, abandonné dans une ville inconnue, trouve miraculeusement le chemin le plus court pour le plus proche bistrot, le havre naturel des abandonnés.

Trois minutes après, j’y étais.

Et là, sur la terrasse, en plein soleil, j’aperçus mon vieux camarade nantais Thomas, dit Muscadet.

Nous sommes tombés dans les bras l’un de l’autre, et je lui ai dit mon odyssée.

  • Et toi, que fais-tu?
  • Moi je commande le patrouilleur comme ton ex, l’ Hercule.

Comme le monde est petit! Tout heureux, je raconte l’histoire de l’Anglais tyrannique et chauvin, et concluant:

  • J’ai raconté en anglais que tu avais crié dans ton porte voix «Le passe est minée, suis-moi! »

Thomas leva sur moi son œil bleu, et articulant bien dit: «C’est exactement ce que je lui ai dit! »

A la semaine prochaine

Donec

Le journal de la passerelle N-30

Une belle anecdote

supplément de missile sauver la planete

Bonjour la compagnie,

La guerre est le moment où l’imaginaire le plus violent s’exprime envoyé par dessus les moulins toute trace de civilisation.

Pourtant, à de rares occasions, l’esprit chevaleresque fait une petite apparition, son auteur n’est pas la folie de s’en vanter.

Ainsi le 20 décembre 1943, après le bombardement réussi sur le Boeing B17 F  Ancien Pub  piloté par le lieutenant Charles «Charlie» Brown avait été endommagé par une douzaine de Messerschmitt 109 et Foke Wulf 190 de Jagdgeschwader 1. The Road les circuits d ‘ oxygène, hydrauliques, et endommagés. La moitié de la gouverne de direction et la gouverne de profondeur gauche arrachées.

Votre ancien pub a été réduit à l’état d’épave qui ne tenait pas plus en l’air que ce qui s’est passé du Saint-Esprit… L’agonie, la «Forteresse volante» plus que trois mitrailleuses au 11 out encore. La plupart des membres de l’équipage ont été façon blessée. L’affaire de la Luftwaffe Franz Stigler, aux commandes d’un homme 109 rejoign alors le bombardier qui se traînait vers la Grande-Bretagne. Voyant l’état du B-17, lui-même revinrent à la chanson JG 27, Gustav Rödel en Afrique du Nord  : «Vous êtes les pilotes de chasse aujourd’hui, demain, toujours. Si jamais j’apprends que l’on s’attaque à un pilote en parachute, je le tuerai moi-même  ». Stigler raconta plus tard: pour moi c’est comme s’ils étaient sous leur parachute, je ne pouvais pas les abattre  ». A deux reprises, il est important de savoir si un avion est endommagé sur un aérodrome allemand ou sur une Suède, ou alors ils ont été internés pour le reste de la guerre. Mais ni Brown ni aucun membre de l’équipage ne comprenez ce que vous voulez.

L’Allemand continue à voler en formation serrée avec le  Ye Olde Pub  empêchant de faire le flak de tirer sur le bombardier et l’escorta jusqu’à la côte.

Brown incertain des intentions réelles de Stigler, la tourelle dorsale soit pointu vers le chasseur mais de ne pas ouvrir le feu, pour mettre en garde.
Ayant compris le message, et après s’être assuré que le bombardier avait quitté l’espace aérien allemand, Stigler salua et rentra à sa base. Ye Olde Pub parvint à voler jusqu’à Seething, base of 448 group of the Bombe où Brown informait ses supers de cette histoire lors de son débriefing.

Stigler of son fils n’a aucun rapport sur cet incident (on s’en doute) sachant qu’épargner un ennemi lui aurait valu le peloton d’exécution.

Franz Stigler et Charlie Brown sont rencontrés depuis 40 ans et restèrent amis jusqu’à leur mort.

A la semaine prochaine

Donec

PS: merci à «Fanatique de l’aviation» de nous avoir fourni l’anecdote

Le journal de la passerelle N-30