Tarente 1940 les les rosbeefs s’en donnent à coeur jeu
Bonjour la compagnie,
L’Angleterre est un étrange pays où ont été conçues les machines volantes les plus laides qu’il soit. Tout le monde se souvient du Fairey « Gannet », de L’incroyable Avro « Shackelton » et de leurs hélices contrarotatives. Je ne vous parle pas du « Swordfish » sorte de tortue volante, monture de demi-dieux qui allèrent en 1940 chatouiller les moustaches teutonnes mais pas que.
Le 11 novembre 1940 à partir du porte-avions « Illoustrious » les Britanniques allaient imposer leurs vues aux Italiens dans le contrôle de la suprématie en Méditerranée.
La base de Tarente, située sous le pied de la botte italienne était particulièrement bien équipée pour la construction et l’entretien des bâtiments de guerre. Malheureusement la protection anti-aérienne ou anti-torpilles était particulièrement négligée pour des raisons essentiellement budgétaires. Nous noterons également l’absence de radar et de projecteurs à faible portée.
En août 1940 de nouvelles unités étaient venues se joindre à la flotte, les cuirassés « Vittorio Veneto » et « Littorio », magnifiques bâtiments de 41 000 tonnes qui filaient 30 nœuds. Ils étaient équipés de 9 canons de 381 mm et de 12 canons de 152 mm sans parler des pièces de défense aérienne nombreuse et bien servie. On trouverait là à qui parler<.
En octobre 1940 les Italiens envahissent l’Epire et semblent vouloir contrôler la mer Egée où transitent de nombreux convois anglais. La Grande-Bretagne allait donc montrer de quel bois elle se chauffait. Le commandant en chef de la « Mediterranean Fleet » l’amiral CUNNINGHAM décide d’un raid surprise vers le port de Tarente ce sera l’opération « Judgement ». Son armada appareille d’Alexandrie le 6 novembre composée de cuirassés, de croiseurs, de quinze destroyers mais surtout d’un porte -avions équipé de ses célèbres « Swordfish ».
De leur coté les Italiens inquiets du remue-ménage causé par la flotte anglaise qu’ils surveillaient du coin de l’œil avait fait rentrer tous les bâtiments en rade de Tarente. Comme a dit l’amiral Cunningham : « Tous les oiseaux étaient dans le nid ».
Le 11 novembre, à 20 :30 les avions décollent de « l’Illustrious » et sont sur zone à 23 :20. Ils ouvrent le bal.
« Evoluant tranquillement à 5 000 pieds dans le grondement des canons des six cuirassés, des bordées des croiseurs et destroyers qui avaient relégué au second plan les défenses du port qui n’étaient plus que la frange extérieure d’un déluge de feu projeté au-dessus des flots par un peuple de défenseurs furieux et enragés contre des cibles qu’ils n’apercevaient que pendant quelques secondes. Dans cet enfer cinq, puis six « Swordfish » ont exécuté leur danse de mort et de destruction avec leur torpilles, entrant dans le port à quelques pieds au- dessus de l’eau ; Si bas que l’un d’eux a même touché l’eau de ses roues. Neuf autres biplans ont plongé et largué 48 bombes de 250 livres (113.4 kg) obligeant les servants de la DCA à disperser leurs tir sous des angles différents […] il semble incroyable que seul deux des lents biplans aient été abattu. En fait les pilotes volaient si bas que les Italiens ne pouvaient pas tirer sur eux sans risquer de toucher leurs propres navires ou la ville proche du port. Les avions volants plus haut ne risquaient pas grand-chose non plus car les fusées éclairant sous leur parachutes éblouissaient les tireurs tout en attirant leur visée derrière les avions largueurs»
Bref cette attaque fit cinquante neuf victimes mais paralysa la « Régia Marina » pour le reste de la guerre. Elle était désormais incapable d’escorter les convois vers la Libye. La moitié de leur force navale italienne était hors service.
Désormais la preuve était faite de l’efficacité des porte-avions et cette leçon ne sera pas oubliée par les Japonais à Pearl Harbour.
A bientôt pour de nouvelles aventures
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