Parmi les incontournables patriotes « bouffeurs de boches » des années 1900, Hansi se classe parmi les meilleurs. Il était un artiste tellement talentueux qu’un siècle plus tard ses dessins sont reproduits sur d’innombrables objets « made in Elsass ».
Je connais deux affiches de lui. La première représente la ville de Saint Amarin sous domination teutone. Les villageois sont tristes, encadrés par des uniformes « feldgrau » sur le chemin de la prison. Saint Amarin français, au contraire vit dans le bonheur et la joie, chacun vaque à ses occupations le sourire aux lèvres et la pipe au bec.
Malheureusement le lyrisme d’oncle Hansi est bien éloigné de la réalité.
En 1914 l’armée Française « libère » la vallée de la Thur, les Allemands n’y remettront plus les pieds de toute la guerre.
L’armée qui maintient l’ordre a tôt fait de se méfier de cette population. Même les industriels acquis à la cause française seront inquiétés. Le commandement décide que tous les hommes astreints à l’obligation militaire soient envoyés dans des camps de concentration en France avec toutes les brimades que l’on imagine Quelques uns reviendront pourtant, indispensables au fonctionnement des usines dans les vallées de la Thur et de la Doller.
Pauvre oncle Hansi !
Le ciel vous tienne en joie et à la semaine prochaine
Donec