Donec fit ses humanités à l’école de maistrance pont à Brest. Cette honorable institution l’initia aux mystères de la navigation qui vont du calcul des marées à la lecture des étoiles. Il découvrit aussi le monde fascinant des bâtiments de guerre où des officiers de marine sortis tout droit des romans de Pierre Loti ou de Claude Farrère règnent sur un monde de pompons rouges frondeurs.
Tout cela ne pouvait que titiller son porte-mine et l’inciter à mettre en scène ces matelots primesautiers et irrévérencieux. Ils envahirent cahiers et calques à la grande joie de l’équipage.
Rendu à la vie de famille par une hiérarchie militaire soucieuse d’efficacité et peu sensible à la poésie, il poursuivit son chemin jusqu’à la découverte de la Société Nationale de Sauvetage en Mer.
Il s’engagea naturellement dans cette aventure qui convenait parfaitement à son imaginaire marin. Des « petits sauveteurs » vinrent rejoindre les « pompons rouges » sur les feuilles de dessins. Certains trouvèrent refuge entre les pages de « Sauvetage », incontournable magazine de ceux qui sortent en mer par tous les temps pour venir en aide à leurs contemporains malchanceux.
Donec se partage aujourd’hui entre le port du Cros de Cagnes, les vétérans de la Royale et le sauvetage dans tous ses états. Cet univers marin donne à son œil perspicace et son crayon acidulé mille occasions de faire du mauvais esprit.