Ratons la cible c’est un ordre !!!

Bonjour la compagnie,

Atteindre l’excellence est l’objectif de tout équipage de bâtiment ou plus simplement de tout pacha digne de ce nom.

Mais point trop n’en faut car cela pourrait offusquer l’Autorité et la mettre mal à l’aise

Pour illustrer mon propos j’évoquerai l’aventure arrivé à un ami, « Pacha » d’une vedette de la gendarmerie maritime. Le bâtiment sortait d’IPER* pleinement opérationnel. Néanmoins son équipage avait droit à divers exercices de remise en forme. Parmi ceux-ci le tir au canon de 40 mm Bofort occupait une place de choix. Les canonniers du bord, les boums comme on dit chez nous venaient de recevoir une formation adaptée au C.I.N. (centre d’instruction naval). Le jeu consistait comme tout exercice de tir à viser une cible située à un millier de mètres. L’originalité  était qu’il  fallait rater la cible. En effet le but était un modèle très sophistiqué et hors de prix qui devait resservir plus tard. Elle ne devait donc pas être détruit.

L’état-major n’avait d’ailleurs aucune inquiétude car il connaissait la valeur de ces canonniers débutants. Malheureusement le scénario allait être pour le moins bousculé. La vedette fut intégrée à une escadrille de dragueurs de mines et les voilà en ligne de file qui s’en donnent à cœur joie. Avec le plus grand sérieux nos canonniers se mettent à l’ouvrage. Et c’est ainsi que leur treizième obus fait mouche et pulvérise la cible…Voila une petite fortune partie en fumée…

Suit un message des autorités Marine du style «  Fin d’exercice, merci pour votre concours vous avez liberté de manœuvre ». Aucune remarque ni aucune enquêté ne vint troubler la quiétude du Pacha de la vedette de gendarmerie maritime.

Les boums de l’équipage arborèrent le sourire de satisfaction qui se doit après un tel exploit et allez savoir pour quoi un message « bravo-zulu »* atterrit sur le bureau du commandant.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

*I.P.E.R. indisponibilité périodique pour entretien et réparation
*Ravo-zulu : félicitations en langage marin

Sur la peau de bouc : Monter nu et uriner sur le pont

Les mots du général : dans Paris libéré, le Général reçoit les hommes des réseaux. Les gorilles dévorent des yeux cet homme pour qui ils ont risqué leur vie, ce symbole pour qui ils ont tué, saboté et incendié.

  • Messieurs dit le Général, je n’oublierai jamais ce que vous avez fait. A l’heure de ma mort, ma dernière pensée sera pour tous ceux qui ont combattu à mes côtés pour que vive la France. En attendant (pause) soyez assurés de toute (la voix s’enfle et scande les syllabes)… mon in-gra-ti-tu-de.

En vol sur la « Croix du Sud »

‌‌Bonjour la compagnie,


A l’origine l’aviation était affaire de fanatiques un peu timbrés et passablement courageux. Les années passant, ils se sont assagis et les « merveilleux fous volants » prirent l’allure athlétique de Jean MERMOZ avant de devenir les figures de mode que nous connaissons aujourd’hui.

Au temps de MERMOZ l’aventure était quand même le quotidien de nos héros et les risques n’étaient pas anodins, telle cette aventure survenue sur l’hydravion la « Croix du Sud ». Je vous la livre telle que je l’ai lue dans le « Cahier de l’Ardhan » n°39 de Paul HEBRAD : « Du ballon libre à la présidence d’Air Inter. »

« Au cours d’un vol d’essai à Biscarosse, le 30 mai 1935, le lieutenant de vaisseau de réserve Jean GUITOU, ingénieur mécanicien chez Hispano dut effectuer un réglage sur le moteur gauche. Il fallait pour cela gagner le tunnel de communication entre les tandems installés dans l’aile centrale en empruntant une échelle métallique disposée en plein vent reliant la coque à la voilure.
En vol à 140 kilomètres à l’heure, discutant avec le lieutenant de vaisseau DAILLIERE qui l’avait suivi, il glissa, manqua un échelon et se retrouva dans le vide cramponné au montant. Il dut son salut à la réaction immédiate de DAILLIERE qui prévint HEBRARD, aux commandes, qui réduisit vivement les gaz et passa en vol lent à 90 kilomètres à l’heure.
Quarante ans plus tard son fils rappelait à Jean GUITOU l’événement « J’ai été ravi de votre lettre qui rappelle le temps où nous étions jeunes ; une séance  impromptue de barre fixe volante, à la vitesse fantastique de 140 kilomètre à l’heure était faisable et vous l’avez prouvé…

Voila ce qu’était en ces temps reculés la vie des « pingouins* ».

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

*Pingouins : surnom donné aux personnels de l’aéronautique Navale
La peau de bouc : « avoir par maladresse laissé tombé une dame* dans la mer »
*Dame (pour les non-initiés) appareil servant à appuyer l’aviron sur la fargue  (bordage supérieur d’un canot au dessus de la lisse de plat-bord dans lequel se fixent les dames).

Les mots du Général : « Un vieux ministre savonne gentiment la planche d’un jeune collègue. A l’en croire les scrupules n’étouffent as le nouveau venu. Il n’a pas d’honnêteté intellectuelle. Ni morale. Ni…
Le Général l’interrompt.

  • Voilà qui est… réconfortant ? Je croyais (coup d’œil glacé sur l’accusateur) les ministres capables de rien ? Ca change d’en avoir un capable de tout !

La guerre oubliée

Bonjour la compagnie,

Il est des guerres qui arrivent sans crier gare et que l’on oublie : elles n’ont pas de place dans les livres d’histoire

Le 25 juin 1950 les troupes nord-coréennes sponsorisées par la Chine et l’Empire des Soviets, passent à l’offensive, franchissent le 38ème parallèle et s’abattent sur la Corée du sud particulièrement mal armée. A Paris le journal  l’Humanité titre avec l’humour qui le caractérise. «  Grave provocation à la guerre des fantoches de Washington en Corée. L’armée de la République populaire riposte victorieusement à l’agression des troupes de Corée du Sud ». Cela me fait penser à une célèbre formule du Canard Enchainé  :  « Les manifestants ont attaqué les CRS à coup de ventre dans le pied ».

Nous parlons souvent et les médias ne manquent jamais de colporter les dangers de l’islamisme, certains se sont faits les chantres de cette terreur nouvelle pour leur plus grand profit. Mais en 1950 le communisme était rangé en ordre de bataille aux frontières du monde libre. Avec une indécente mauvaise foi ils énonçaient des contre-vérités où l’agresseur déclarait la guerre pour la Paix du monde. Apparaît alors le spectre de la 3eme guerre mondiale sur fond de soucoupes volantes venues de la planète Mars ou de Moscou, on ne sait pas trop.

En tout cas l’armée sud-coréenne se débande, assez vite harcelée par les troupes du nord largement pourvues en armes lourdes laissées par le grand frère soviétique.
Le président des Etats-Unis,  Harry TRUMAN ne s’en laisse pas compter, ne tergiverse pas. Il nomme à la tête des forces armées réunies sous mandat de l’O.N.U. un dur à cuire : le général Mac Arthur. L’URSS ne s’attendait pas à une telle réaction imaginant qu’un conflit si lointain ne concernerait pas le « monde libre » C’est pourtant ce qui se produisit. Les Américains allaient dépêcher 300 000 hommes en Corée.

 L’opinion publique française  soutenaient les Américains à 52% seuls les communistes tout à l’écoute de la parole stalinienne soutenaient le dictateur Kim II Sung.
Comme en ces temps lointains nous étions embourbés en Indochine, nos possibilités d’aide aux américains et à l’ONU seront symboliques.

Un bataillon de volontaires est néanmoins constitué avec à sa tête un chef prestigieux et haut en couleurs, le général MONTCLAR connu pour sa bravoure et ses qualités humaines.

Les volontaires français allaient se distinguer sur les champs de bataille où ils interviennent  par des températures de moins 40 degrés. Leur prise du Piton 931 dit « Crèvecœur » est dantesque. Les pertes sont effrayantes.

La Marine est aussi présente avec l’aviso « La Grandière » qui participe avec 230 autres bâtiments au débarquement d’Inchon où Mac Arthur prend à revers  les troupes communistes.

Cette guerre se terminera le 27 juillet 1953, il y a 70 ans. Aucun cessez le feu n’a été signé et de nombreux incidents émailleront longtemps la zone démilitarisée.

En dépit de plus de trois millions de morts et disparus, des souffrances endurées par la population, la Corée du Sud est désormais un pays qui compte sur la scène économique mondiale.  La Corée du Nord illustre l’éclatante réussite d’un mouroir communiste.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

Sur la peau de Bouc : « Uriner dans son hamac en état de boisson ! »

Les mots du  général :

1959. Un député européen d’Algérie, reçu à l’Elysée expose au général le sentiment de ses concitoyens. Il trouve des accents merveilleux pour parler de leur attachement à la terre algérienne, de leurs efforts pour la mettre en valeur, de leur désir de rester français.
– vous imaginez, mon général, le déchirement que produirait la fin de ces illusions ! Que deviendront les pieds noirs, les musulmans fidèles.
– C’est bien triste, dit le général, en serrant la main du député. Ils souffriront

L’école des mousses mène à tous !

Bonjour la compagnie,

Nous connaissons tous l’école des Mousses « pépinière de talents » qui depuis 1856 fournit à la Marine Nationale ses indispensables officiers mariniers.

Mais son plus bau titre de gloire est sans doute de propulser un sale gosse en pleine dérive scolaire vers des fonctions prestigieuses et enthousiasmantes..

La lecture de  « l’écho des grands fonds » magazine des plongeurs démineurs m’a permis de découvrir quelques figures intéressantes.

Prenons Christian PERON le Pacha de « l’André MALRAUX » navire de recherche de la DRASSM*.

Voilà un garçon qui nait le 31 du mois d’août (prémonitoire ?)… 1969 à Pont-l’Abbé dans le pays bigouden.

A l’âge de 17 ans il intègre l’école des mousses puis s’oriente vers la spécialité de fusilier marin.

En 1988 il est affecté au commando Jaubert (PLD  1039) qu’il va quitter en 1994 ayant embrasse la carrière de plongeur démineur. Le voilà au Groupe des plongeurs  de l’Atlantique avant d’embarquer sur le chasseur de mine tripartite « Cassiopée » pendant 3 ans.

En 2000 on le retrouve au cours de brevet supérieur de sa spécialité

De retour au groupe des plongeurs démineurs  Atlantique,  il y passe trois ans avec une escapade à Vanikoro en 2005 sur les traces de  la Pérouse.

Cette même année il embarque sur le chasseur de mines tripartite «  Sagitaire » mais en 2009 il quitte la Marine Nationale et intègre la DRASSM à Marseille comme chef d’opération hyperbare.

L’épopée ne s’arrête pas là. Il suit les cours de capitaine 200 puis 500 et devient second capitaine de l’André MALRAUX » qui vient d’être construit. Depuis le 1er janvier 2018 il en est le commandant.

Voilà un parcours tout à fait remarquable , sans être vraiment exceptionnel dans notre Marine pour un sale gosse arrivé intimidé un jour de 1969 dans la cour du centre d’instruction naval de Brest.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

DRASSM : Direction des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines

Sur la peau de bouc :  s’être mis du sable dans les cheveux pour détériorer la tondeuse

Les mots du Général :
Pendant la campagne de France, un général américain vient se plaindre du caractère «  aventureux et indiscipliné » du général LECLERC.
Le Général le rabroue vivement :

  • LECLERC à toujours fait ce que je lui demandais (pause) même quand je ne lui demandais rien