Un destin

‌Bonjour à tous,

La première fois que j’ai entendu parler de Christian le Mintier de la Motte basse il était capitaine de vaisseau et commandait le contre torpilleur Lynx. A Mers el Kébir, en 1940, il a une belle conduite. Il extrait sans coup férir son bâtiment de l’enfer des gerbes de 380 britanniques. Dès la sortie du port, il engage un Anglais puis assure la protection du cuirassé Strasbourg.
La seconde fois que j’ai entendu parler de Christian le Mintier de la Motte basse c’est en m’intéressant à cette belle page de l’histoire de notre Marine que fut l’évacuation des malheureux arméniens du Musa Dagh. Il est alors enseigne de vaisseau et embarqué sur le croiseur cuirassé GUICHEN qui fait le blocus des côtes de Syrie. Nous sommes le 5 septembre 1915. Il a alors 21 ans et appartient au corps de débarquement de ce bâtiment. Il commandait les embarcations et faisait les rotations avec la terre. Il obtiendra pour cette opération un témoignage officiel de satisfaction du ministre.
Malheureusement la vie de cet homme se termina par une tragédie. En 1944 retiré dans ses terres, à Merdrignac, il fut accusé sans preuve par la « bande à Mimile » d’avoir donné un maquis. A cette époque troublée où les « révolutionnaires moscoutaires » tenaient le boccage, on ne s’embarrassait pas d’enquête, de jugement et autres fariboles. Aristocrate, officier de Marine sans doute pétainisme son compte était bon. Il fut enlevé avec son épouse, sa sœur et sa domestique et  tous assassinés de façon ignoble.

A la semaine prochaine

Donec

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Un ami, Julien Viaud

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Bonjour à tous,

Parmi les amis dont je vous conseille la fréquentation, il en est un qui m’est particulièrement cher, c’est un « jeune officier pauvre » : Julien Viaud, alias Pierre Loti.
Ses récits de voyage sont magnifiques et très régulièrement je refais avec lui le chemin vers d’Ispahan. Il parle avec un amour authentique des équipages de ce temps là, de ces hommes frustes menant des vies de bagnards que nous n’imaginons même pas. Ces récits sont évocateurs et précis, son style fluide et classique.
Il entra à l’académie française en 1891 bénéficiant de la cabale qui visait à éloigner Emile Zola dont le naturalisme choquait. Lors de son discours de réception, il attaqua le naturalisme qui « prend les sujets dans la lie du peuple des grandes villes ». Mais il ne se brouilla pas avec l’auteur de Germinal, lui écrivant ensuite qu’il admirait son « immense talent ».
Pour conclure, Je ne peux résister au plaisir de vous livrer une phrase ciselée par le maître : « Les tristes courlis, annonciateurs de l’automne, venaient d’apparaitre en masse dans une bourrasque grise, fuyant la haute mer, sous la menace des tourmentes prochaines ».

A la semaine prochaine

Donec

Ah, ces migrants

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Bonjour à tous,

Les migrations appartiennent à l’histoire du monde. La légende veut que des peuplades misérables quittent leur terre natale, poussées par la faim, la guerre et la souffrance pour d’autres cieux plus accueillants. Du moins le croient-t’ ils !
En 1915 les Arméniens vivaient en Turquie depuis des temps immémoriaux. Ils participaient vigoureusement à la vie économique et intellectuelle de leur pays et furent alors en but à des persécutions proprement ignobles.
Cette population paisible va être victime d’une marche vers la mort d’une cruauté insoutenable. Une partie d’entre eux va néanmoins pouvoir s’embarquer et rejoindre des territoires moins génocidaires. Je rappelle pour mémoire la belle conduite de la Marine Française dans l’affaire du Djebel Musa Dagh*.
Ces malheureux débarquèrent à Marseille dans des conditions que l’on imagine.
Le 25 octobre 1923, le maire de Marseille, ce bon docteur des pauvres, Siméon Flaissiere les accueille par des propos qui fleurent bon l’actualité :
« Depuis quelques temps se produit vers la France, par Marseille un redoutable courant d’émigration des peuples d’orient, notamment des Arméniens. Ces malheureux assurent qu’ils ont tout à redouter des Turcs. Au bénéfice de cette affirmation, hommes, femmes, enfants au nombre de plus de 3 000 se sont déjà abattus sur les quais de notre grand port. Après « l’Albano » » et le « Caucase » d’autres navires vont suivre et l’on annonce que 40.000 de ces hôtes sont en route vers nous, ce qui revient à dire que la variole, le typhus et la peste se dirigent vers nous. S’ils n’y sont pas déjà en germe, pullulant depuis l’arrivée de ces immigrants dénués de tout, réfractaire aux mœurs occidentales, rebelles à toutes mesures d’hygiène, immobilisés dans leur indolence résignée, passive, ancestrale. Des mesures exceptionnelles s’imposent et elles ne dépendent pas des pouvoirs locaux. La population de Marseille demande rigoureusement au gouvernement qu’il interdise l’entrée des ports Français à ces immigrés et qu’il rapatrie sans délai ces lamentables troupeaux humains, gros danger public pour le pays tout entier ».
Incontestablement ce brave docteur était visionnaire.

A la semaine prochaine

Donec

* A voir sur You Tube une intéressante conférence organisée par les anciens de l’école navale concernant le Musa Dagh.