Bonjour la Compagnie,
On ne peut se faire une idée de ce que fut la grande misère des années 1945-1946 pour les populations malmenées par la guerre. Et que dire des épreuves que subirent les enfants qui erraient à travers les décombres de l’Europe ? Rosselini dans « Allemagne année zéro » nous fait un portrait saisissant de la vie d’un adolescent dans les ruines de Berlin. Malaparte dans « La Peau » saisit les moments de grande détresse des jeunes Napolitains. En ces temps reculés (le bon vieux temps pour certains) la protection de l’enfance balbutiait et l’exploitation des mineurs sous toutes ses formes était la règle.
Teresa Noce, résistante communiste, revenue du camp de Ravensbrück allait ameuter celles qui pendant la guerre avaient lutté dans les « Gruppi di difesa delle donne » et demande aux camarades de Reggio-Emilia, région agricole de prendre en charge quelques enfants. La réponse des habitants dépasse toutes les espérances.
Ainsi pendant les deux hivers qui suivent le conflit dix à douze mille enfants napolitains seront hébergés par des familles de paysans, d’ouvriers et d’artisans de toute l’Emilie Romagne. Avant leur départ tous ces enfants étaient lavés, habillés, chaussés de neuf et munis de papiers d’identités.
Les familles hôtes les traitaient comme leurs propres enfants, les nourrissaient et les envoyaient à l’école. Les enfants étaient alors émerveillés après leur premier voyage en train de découvrir tant de richesses. Les maisons étaient chauffées, les salamis pendaient aux poutres et les jouets étaient de tissu et non de carton.
Naturellement les séparations furent difficiles pour les enfants comme pour les familles hôtes d’autant qu’elles savaient que ces enfants repartaient vers une vie des plus précaires dans les faubourgs pouilleux de Naples.
D’autres organisations n’eurent pas la probité et l’honnêteté des organisations communistes. C’est ainsi que près de 15 000 enfants furent arrachés à leur famille et envoyés pour nombre d’entre eux au Canada. Certaines fratries se cherchent encore.
Des films italiens ont évoqué cette détresse comme « El limpiabotas » de Vittorio de Sica ou « fratelli » d’Angelo Longoni.
Merci au magazine « la Charte » qui m’a fait découvrir ce sujet poignant et à bientôt pour la suite de nos aventures.
Donec
Sur la peau de bouc (motifs de punition dans la Marine Nationale) : « s’esquiver de l’inspection en tournant autour d’un pilier».
Les mots du Général :
Septembre 58. Les fées qui se penchent sur le berceau de l’U.N.R. n’arrivent pas à se mettre d’accord sur l’avenir du nouveau-né. Cruel dilemme. Le mouvement sera-t-il à droite, à gauche, au centre, au centre gauche, au centre droit ? En désespoir de cause, on décide de consulter le général.
Jugement de l’Oracle.
– Votre parti prétend servir de Gaulle, non ?
Murmure approbateur et déférent des inconditionnels.
– Alors toutes vos histoires ne veulent rien dire, De Gaulle n’est pas à gauche. (silence menaçant) Ni à droite. Ni au centre. De Gaulle (et la voix s’enfle) est au dessus.
Le Gnaf
Une des formes les plus courantes de cet « éreintement » consistait à attribuer à la victime un surnom généralement obtenu par déformation de son nom propre et qui, très rapidement, finissait par remplacer celui-ci… Au moins pour les utilisations non officielles.
Il existait d’ailleurs dans « l’argot Baille » un terme spécial : le « GNAF » pour désigner ce jeu de mots sur les noms propres. Ce vocable est tombé dans l’oubli et n’était déjà plus utilisé en 1928.
Le grand nombre de « noms à tiroir » que l’on rencontrait à toutes les pages de l’annuaire excitait immédiatement la verve de nos anciens. C’est ainsi que, sans qu’il fut besoin d’une astuce fumante, les transformations suivantes avaient été opérées :
DANGUY des DESERTS Tango des désirs ou le Bédoin
DANERY Tissus
DARD Tout court
DARODES de TAILLY D.D.T. ou tue-mouche
DARRIEUS Kiki ou Henri-Kiki
DAUMAIN Les mains sales
DAUMALIN (Pierre Edouard) Vue de face
DEBRAY Le colonel
DE GAULLE Sosthène
DE GOUYON MATIGNON DE PONTOURAUDE Ces messieurs : il manquait un peu de simplicité
DE VIGOUROUX D’ARVIEUX Old zob ou vieux dard vigoureux
D’HARCOURT Short zob
DEBOIGNE Presse étoupe
DECOUX Pan pan
DEGERMAN Le petit chien ou Klebar
DELOCHE « Qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son Mais qui entend Deloche n’entend qu’un con ».
DELUZARCHE Peine à jouir ou Lulu
DENIS Minahouet
DESCOTTE GENON Genotte des cons
DEVIN 2/20 c’est bien payé
DE LA FAYE DE GUERRE De la paille de fer
DE LA FOREST DIVONNE Du bois d’Henriette
DE PENFENTENYO DE KERVEREGUEN Le bidon Shell car chaque goute compte : très austère et très pratiquant. Il était père d’une nombreuse famille
DE PEYTES DE MONCABRIER La louffe de ma chèvre
DE VEILLECHEZE de la MARDIERE La vieille merde de la chaisière