Vito Dumas et son Legh II

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‌Bonjour la compagnie,

Moitessier et son Joshua, Tabarly et son Pen Duick tout le monde connaît, mais Vito Dumas et son Legh II c’est une autre histoire !
Pourtant le personnage vaut le détour. Né en 1900, Argentin, sportif accompli, il se distingue par une force morale peu commune. Il allait le prouver en accomplissant quelques exploits
.
En 1931, après l’échec d’une tentative de traversée de la Manche à la nage, nous le retrouvons à Arcachon. Pour retourner au pays, par manque de moyens, il y achète un voilier de 1912 à l’abandon, Legh. En dépit de l’état lamentable du bateau et de son inexpérience de navigateur en 76 jours il atteint Buenos Aires le 11 avril 1932.

Mis en jambe par ce premier voyage, il décide de réaliser un tour du monde par les latitudes australes avec son Lehg 2, ketch marconi de 9.5 m de long. Son appareillage a lieu le 27 juin 1942 date qui se situe, comme chacun sait en pleine seconde guerre mondiale.

Pour corser la fête, il choisit de faire route au niveau du 40ème degré de latitude sud, haut lieu de tempêtes permanentes. S’il est un peu secoué, le trafic est faible et offre donc une certaine sécurité. Les sous-marins et les convois s’étripent plutôt dans l’Atlantique Nord. Un petit voilier battant pavillon neutre ne pouvait intéresser les belligérants. En plus ne disposant pas de TSF, il ne risquait pas d’être accusé d’espionnage.

Pour se faire idée de l’envergure du personnage, voici une petite anecdote. Au début de la croisière une voie d’eau se déclare à un endroit difficile d’accès. En la réparant il se blesse aux mains et ses blessures s’infectent (le bâtiment est particulièrement malpropre). L’état de la mer lui interdit de faire bouillir de l’eau et les médicaments dont il dispose sont peu efficaces. Son bras enfle démesurément l’entraînant inexorablement vers la gangrène et la mort. Il envisage alors le plus sérieusement du monde de s’auto-amputer le bras au niveau du coude. Pourra-t-il alors survivre ? Pourtant un abcès qui s’était formé se perce spontanément, purgeant l’infection. Il ne manquera pas de curer la plaie avec le poinçon de son couteau et vogue la galère…

A son retour le 7 novembre 1943 il sera accueilli comme un héros en Argentine. Le tour du monde accompli fut l’un des plus courts mais aussi l’un des plus durs, il fut par ailleurs le premier à doubler le Cap Horn en solitaire et à avoir survécu.

Après SLOCUM mais avant CHICHESTER, MOITESSIER et tous les fils et filles de TABARLY, il a navigué seul dans des conditions extrêmes avec des moyens misérables. Il a pourtant taillé sa route et survécu, pour cela il mérite notre admiration.

Il tira de son exploit plusieurs livres dont « seul cap sous la Croix du Sud » et « seul par les mers impossibles » qui ne lui apportèrent pas la fortune. Dans son pays, l’Argentine, Il est aujourd’hui bien oublié.

A la semaine prochaine

DONEC

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