Salut la compagnie,
Depuis quelque temps l’actualité résonne des malheurs que subit la population féminine de nos pays. Trop souvent le cerveau reptilien prendrait le commandement de la libido de nos contemporains mâles, rendant impossible toute aimable cohabitation et entraînant des dégâts collatéraux.
Il est bien entendu que tout cela est passablement inventé car les femmes ne manquent jamais de faire aussi régner la terreur. Combien de mes amis doivent interrompre une conversation, laisser un verre du whiskey sur le coin du comptoir pour accomplir leur « devoir conjugal ». Pourtant c’était pire avant. Pour preuve ce témoignage d’un propos recueillit dans la « gazette des tribunaux » en 1864.
« Par une étrange prédestination elle s’appelle Moutarde et elle comparaît aujourd’hui devant la cours d’assise de la Seine non pour avoir traité son mari de « sinapisme malgré lui » mais pour l’avoir un peu proprement barbouillé avec du vitriol. Quand on a un nom aussi caustique que celui de Moutarde un tel procédé n’a rien qui doive étonner. Seulement Charrier le mari a eu le tort d’épouser sans y regarder à deux fois une femme de quarante ans. En janvier dernier Charrier homme rassit de cinquante ans, ancien sous-brigadier de sergent de ville épousait en toute cordialité Marie Moutarde et six mois plus tard, le 14 juillet suivant la lune de miel se dénouait par cette tentative de vitriolisation qui amène aujourd’hui l’épouse sur le banc des accusés. Il paraît que Marie n’avait pas tardé à rendre son homme fort malheureux. Selon lui elle serait d’une malpropreté révoltante et d’une avarice sordide. Elle le faisait littéralement mourir de faim, l’accablait de reproches et de mauvais traitements. Pourtant il s’était résigné à prendre ses repas aux restaurant, a vivre ses journées loin d’elle et ne rentrait que le soir. Mais elle le disputa et le malmena encore. Enfin elle s’avisa de lui faire des scènes de jalousie. Il avait assisté à un baptême en compagnie d’une jeune cuisinière. Elle prétendit que cette jeune cuisinière était sa maîtresse. Le matin du 15 juillet 1875, le sieur Charrier balayait la salle à manger pendant que sa femme s’apprêtait à manger. Une querelle s’éleva elle lui dit : « va donc chercher la pourriture avec laquelle tu étais jeudi » il répliqua : « Je n’ai pas besoin d’aller chercher dehors ce que j’ai chez moi ! ».
Ils échangèrent des injures, elle sortit alors de la salle à manger, entra dans sa cuisine et revint avec à la main une tasse dont elle lança le contenu au visage de Charrier. Il s’agissait d’acide sulfurique. Ce matin-là contrairement à ses habitudes elle avait bu un verre d’absinthe… ».
Preuve est ainsi faite que la vie d’hier comme celle d’aujourd’hui n’était pas toujours rose pour les garçons.
A la semaine prochaine
Donec