Jean ZAY au Panthéon

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Bonjour à tous,

Le 27 mai prochain le panthéon va recevoir les cendres de trois résistants et d’un martyr : Germaine Tillion, Geneviève De Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay.

Intéressons nous au citoyen Jean Zay. Né en 1904, jeune turc du parti radical, membre de la ligue des droits de l’homme, avocat, député maire d’Orléans juif et franc maçon.

L’homme est un intellectuel brillant et va le prouver. Devenu ministre de l’éducation nationale et des beaux arts en 1934, il va s’attacher à dépoussiérer le système. Il prolonge l’obligation scolaire de 13 à 14 ans et laisse plus d’initiatives aux instituteurs. Il met les CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) en place. Avec l’aide d’Irène Joliot Curie, il créé le Centre National de la recherche scientifique. Il encourage le principe des bibliobus, propose la création du festival de Cannes. Il envisage la mise en place de l’ENA.

A la déclaration de guerre il rejoint son régiment et fait son devoir. Au moment de l’armistice il rejoint Bordeaux puis l’Afrique du Nord avec l’idée bien arrêtée de poursuivre le combat.

Mais le gouvernement du Maréchal ne l’entend pas de cette oreille et après un simulacre de procès  l’envoie méditer dans un cul de basse fosse pour le restant de ses jours.

Au mois de juin 1944 des canailles de la Milice l’enlèvent de sa prison, l’entrainent dans un coin de forêt et lui tirent dans le dos. Puis le dévêtent et jettent sa dépouille aux loups.

Cette fin ignoble symbolise les mœurs de l’époque et c’est à ce titre qu’il rejoint le Panthéon.

A la semaine prochaine

Donec

PS : au lendemain du terrible holocauste de 1914, il aurait commis un poème idiot dans la veine anarchiste du temps, façon Gustave Hervé. Mais comme disait Alain « Qui n’a pas été anarchiste à 20 ans ne saurait être capitaine des pompiers à 35 ». Pour la petite histoire ce texte lui avait été dérobé puis publié dans l’Action Française. Ce journal présentait, pendant la grande guerre, les publicités Liebig comme des signaux destinés à guider l’avancée allemande (Liébig est une marque Suisse). C’est dire le sérieux de cet organe de presse.

 

Peau de bouc et cie

EPSON MFP imageEPSON MFP image Bonjour à tous, Cette semaine nous faisons un petit détour par la « bidelerie » où officie le bidel ou capitaine d’armes. Il est bien entendu que les capitaines d’armes d’aujourd’hui n’ont plus rien avoir avec ceux que connurent Paul Chack, Pierre Loti ou Claude Farrère. Ils se sont humanisés ce que ne manquent pas de regretter les vrais amoureux de la Marine en bois. (du temps où la tôle ne faisait pas le bordage). A cette heureuse époque, ils disposaient d’un terrible instrument de travail : la peau de bouc. Taillée dans une peau de mouton tendue sur un cadre, elle permettait de lister chaque jour les contrevenants dont les noms étaient inscrits au crayon. Au matin la peau était grattée et une nouvelle journée commençait. A la semaine prochaine Donec En bonus cette semaine le très intéressant reportage concernant la Société Nationale de Sauvetage en Mer paru dans le Figaro Magazine 2015-03-06-1845-FIGARO_MAGAZINE

Le 8 mai 1945, rien n’est fini !

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Bonjour à tous,

Nous commémorons ce matin la fin du second conflit mondial. Si la première guerre avait comblé les amateurs d’holocauste, la guerre de 1940 à 1945 alla plus loin dans le meurtre et dans l’ignoble. L’on pouvait penser, avec le 8 mai 1945 que la page ouverte avec le calamiteux traité de Versailles allait se refermer.

Il n’en fut rien, les nazis anéantis, les soviets, inventeurs de « l’homme nouveau » allaient mettre en place le plus magnifique système de mensonges que l’on puisse imaginer. C’était le monde « Potemkine ». L’enfer se parait pour nos intellectuels et quelques autres de toutes les vertus. Dans les années 1970 Soljenitsyne allait déchirer le voile de ce grand guignol sanglant. Il faudra encore attendre vingt ans pour qu’en1989 le mur de Berlin s’écroule et soit remplacé en Russie par une brochette d’oligarques tous moins recommandables les uns que les autres.

Mais enfin on chantait victoire, une ère de bonheur commençait, on parlait de la fin de l’histoire. La guerre de 14 s’achevait.

Mais c’était compter sans la « sale âme héroïque des hommes » comme a dit Céline. Grâce à l’action conjuguée de la diplomatie américaine et de fanatiques religieux carrément mabouls, nous voilà embarqués pour un combat de cinquante ans.

Voilà qui rassure !

A la semaine prochaine

Donec

Je joins un sujet remarquable de l’ami Bernard Sidler ex second maître photo et ci devant grand reporter au FIg. Mag.Figaro Mag-SSA-20150430

Roses blanches et cornes de brume

cette aventure florence arthaud

Bonjour à tous,

Il y avait bien du monde sur l’eau dimanche en baie de Cannes, sous le monastère de Saint Honorat pour un ultime adieu à la tonitruante navigatrice Florence Arthaud.

Les stations SNSM s’étaient déplacées en force : les vedettes « Marguerite VI », « Amiral de Grasse », « Notre Dame de la Garoupe », « Saint Michel » étaient là. A 11h00 les cornes de brume résonnent, une pluie de roses blanches s’abat sur l’eau, la famille de Florence procède à la cérémonie.

Je joins les dessins que j’avais réalisés pour l’extraordinaire sauvetage de Florence dans la nuit du 29 octobre 2011 entre le Cap Corse et l’île d’Elbe. Le Cross Med avait calculé pile poil le point de chute supposée et l’hélico dès le début du carroyage a eu vue sur la naufragée.

A la semaine prochaine

Donec

 

l’Authion vu de la mer

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Bonjour à tous,

Nos amis italiens, au cours du second conflit mondial firent preuve d’une extrême ingéniosité dans la manipulation des embarcations rapides et des sous-marins de poche. Ils ne manquèrent pas de partager leur savoir faire avec leurs amis allemands.

A la fin de la guerre tout un fatras hétéroclite d’engins flottants et explosifs se trouvait à San Remo. Plutôt que de choisir le sabordage comme certains, les hommes de la Decima Mas optent pour le « baroud d’honneur » ou la « mission de sacrifice » c’est selon.

Le 23 avril toute cette armada composée de 17 vedettes lance torpilles, de 23 canots explosifs et d’un sous marin de poche fonce à la nuit tombée vers les côtes françaises avec l’idée bien arrêtée d’en découdre.

En soirée le chasseur 122 patrouille au large de Golfe Juan. Son commandant, enseigne de vaisseau blanchi sous le harnois viens de quitter le commandement du « Chevreuil » avec lequel il a arpenté le pacifique en tous sens depuis 4 ans. Inutile de dire qu’il est un Français Libre du premier jour.

A 23h30 dans la nuit du 23 au 24 avril, à mi chemin entre l’île St Honorat et le Cap d’Antibes l’officier de quart détecte les sillages d’embarcations rapides. Il s’agit de vedettes explosives Allemandes de 5m de long. Manœuvrant avec habileté, le commandant parvient à éviter trois canots et à les détruire.

Les pilotes suicides seront faits prisonnier, non sans protester vigoureusement. L’un d’eux a enroulé autour de son corps le pavillon de la flottille. Quel trophée et quel accueil au retour de mission !

Pour cette belle réaction, le 7 mai à Cannes, le chasseur 122, vingt six membres de l’équipage et leur commandant sont décoré de la croix de guerre des mains de l’amiral Jaujard.

C’était il y a juste 70 ans.

A la semaine prochaine

Donec

PS : pour les non initiés « école des fus » c’est l’école des fusiliers marins de Lorient

A l’assault

EPSON MFP image EPSON MFP image Bonjour à tous, Nous sommes le 12 avril 1945, dans le Massif de l’Authion, au pied de la redoute des trois communes. Il est 20h30. La troupe est immobilisée depuis le matin par des tirs nourris et précis. C’est alors que le lieutenant de vaisseau De Lamothe-Dreuzy excédé, démarre son char Stuart et s’élance seul. Il dépasse bientôt Plan Caval, s’arrête de temps en temps pour tirer. Il ne répond pas aux appels radio, gravit la pente et se plante devant la poterne… Et voilà que la porte blindée s’ouvre, les 38 Allemands apparaissent agitant un drapeau blanc. En redescendant Le capitaine de corvette Barberot l’interroge sur le motif de sa fugue. – de Lamothe-Dreuzy  : « Mais je croyais que tu m’avais dit de tout prendre, le fort y compris » – Alors Barberot : « Je te nomme duc des trois-communes en Alpes Maritimes ». A la semaine prochaine. Donec

Bonus : la bataille de l’Authion vue par « Cols Bleus » 04-05-1985

La bataille de l’Authion

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Bonjour à tous,

Il y a juste 70 ans, le 10 avril 1945, à 4 heures du matin, la 1ère Division Française Libre montait à l’assaut de l’Authion, massif des alpes du sud au nord-est de Nice. Il domine les vallées de la Roya et de la Bevera en bordure du parc du Mercantour. L’action a été voulue par le général de Gaulle qui a derrière la tête l’idée de poursuivre la campagne jusqu’au piémont et de récupérer au passage quelques enclaves comme Tende et la Brigue. Le choc fut rude, les Allemands expérimentés sont retranchés dans les fortifications de la frontière italienne. La 1ère DFL retirée du front d’alsace pour d’obscures raisons, est mal équipée pour les combats de montagne. Elle va subir de fortes pertes avant d’être maitresse du terrain. Le 1er régiment de fusiliers marins est présent. Ils possède des blindés légers Stuart qui ne vont pas manquer d’étonner les Allemands à une telle altitude. Ils sont menés par des officiers de légende les capitaines de corvette Pierre de Morsier et Roger Barberot Naturellement les alliés vont mettre un terme à l’enthousiasme conquérant Français. A cette occasion mon très cher ami Jacques va se distinguer en obtenant la croix de guerre avec la citation suivante « A participé aux combats de Castillon-Sospel le 24 avril 1945 alors qu’il était détaché comme guide du bataillon de fusiliers marins de la 1ère D.F.L. qui attaquait à la pointe des trois communes a sauté sur une mine et a été légèrement blessé. A refusé de se faire évacuer et a ramené des blessés sous le feu de l’ennemi. Pansé à l’ambulance légère a rejoint son unité et a continué à remplir sa mission » Sacré Jacques toujours devant ! A la semaine prochaine Donec

La bonne solution

EPSON MFP image EPSON MFP image Bonjour à tous,

Parmi les maux qui accablent mes contemporains le pire de tous est l’impôt. Pas une journée ne se passe sans entendre les gémissements d’amis spoliés par le fisc. Ils m’ouvrent leur cœur et me disent leur désarroi. Je leur réponds que cette situation, ils l’ont bien cherché. L’ambition et leur désir de briller en société les ont aveuglés. Pas une seconde ils n’ont pensé aux impôts qui les frapperaient un jour.

En ce qui me concerne j’ai senti très tôt le souffle du boulet et ne me suis pas laissé circonvenir par les discours onctueux de mes maîtres. J’ai ainsi effectué une carrière de matelot sans spécialité puis rendu à la vie civile je suis devenu tailleur de crayon à la préfecture de la Drôme.

Le fisc me connait et me méprise. Cette attention m’emplit d’une légitime fierté.

A la semaine prochaine

Donec

PS : un ami qui œuvra longtemps à la Société Nationale de Sauvetage en Mer me fit judicieusement remarquer que j’aurai pu remettre l’intégrité de ma solde à cette noble association. Ces dons étant défiscalisés j’aurai échappé à l’impôt tout en progressant vers l’amiralat.

Voilà donc quelle était la bonne solution !

En bonus l’exposition SOFINS de mon ami Bernard SIDLER sur les forces spéciales en opération Exposition Bernard Sidler-Nikon-SOFINS 2015

Conte de fée

EPSON MFP image EPSON MFP imageBonjour à tous,

Aux environs des belles années 1750 quand le monde découvrait les Amériques, une frégate cinglait vers le nouveau monde. La traversée à l’époque durait plusieurs mois, voir plusieurs années. Le bâtiment était commandé par un brave homme, rond au cheveu rare. Tout le portrait du capitaine que Joseph Conrad mettra en scène dans « Typhon ». Son équipage se composait de gaillards rompus à la manœuvre mais peu à la réflexion.

L’on avait embarqué pour les rudes taches de calfatage quelques infidèles. Comme aucun cuisinier n’avait pu être trouvé sur les quais de Bordeaux une cantinière blonde à forte gueule et large croupe avait été choisie. Après quelques jours de traversée, la cantinière harangua l’équipage. Elle expliquait combien il était injuste que les infidèles soit nourris à la table du capitaine (ce qui était faux) ne fichent rien et narguent les vrais matelots du roy. Elle ajoutait que le capitaine était un incapable pour la seule raison qu’il avait fréquenté des écoles alors que la navigation s’apprenait dans les estaminets du port.

Elle y mit tellement de cœur qu’une nuit de pleine lune, deux parmi ses émules s’introduisirent dans la cale une hache à la main et crevèrent le bordé. Le bateau sombra.

C’est alors qu’une corvette Anglaise qui passait par là, comme elle passait partout chaque jour comme chez elle, recueillit l’équipage. Le commandant fut reçu par son homologue avec tous les honneurs. Les mutins furent envoyés méditer sur les pontons dont nul ne sort vivant. Quand à la pétroleuse on l’expédia dans une colonie de peuplement britannique d’Océanie. Elle y rencontra un personnage interlope, louche, faussaire et escroc. Tous deux soulevèrent la populace au nom d’un romantisme égalitaire et prolétarien. Le gouverneur ne barguignait pas avec la discipline. Il pendit les meneurs mais épargna la blonde à grande gueule et large croupe au motif qu’elle avait eu la bonne idée de donner ses comparses.

Ces solides qualités la menèrent sur la voie de la fortune. Spoliant à tour de bras, elle se tailla un empire. Son fils fréquenta Oxford et la reine fit de son petit fils un baron. L’ultime rejeton de cette solide lignée se distingua à Tarente, le 11 novembre 1940 à 23h46 quand à la tête d’une escadrille de Fairey Swordfich, il envoya par le fond le cuirassé «Vittorio Veneto ».

A la semaine prochaine

Donec

Enfin le printemps

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Bonjour à tous,

En arrivant dans la belle Alsace je pose mon bagage et je découvre sur un guéridon l’ouvrage du célèbre Houellebecq   « Soumission ».

Comment résister ?

Je laisse tomber « la bataille de l’Authion » et je me plonge dans le chef d’œuvre.

Disons le tout net je reste sur ma faim. Le héros est une sorte de pauvre type libidineux qui pousse ses charentaises dans un monde qui l’ennuie. Pourtant il est universitaire de talent respecté de tous. Là-dessus le président de la république élu est musulman et inocule quelques pépites de charia dans le camembert républicain. Veule et opportuniste à l’écoute de sa libido, il se fait musulman.

Vous avez tous compris ce capharnaüm est sans intérêt.

Pour le lire, éviter de l’acheter, c’est couteux, éviter de le voler (c’est trop risqué) attendez un peu, compte tenu des tirages vous le trouverez bientôt dans un vide grenier entre les recettes de Rika Zaraï et les mémoires de Dalida pour un ou deux euros.

Donec

PS : Seul bon coté de ce livre il m’a donné envie de lire Huysmans auteur qui a l’instar de Claudel et Mauriac à rencontré Dieu.