Bonjour à tous,
1917, c’est l’année terrible. Elle avait mal commencé avec la mise en œuvre de la guerre sous marine à outrance, c’était poursuivie par le repli stratégique de l’armée allemande qui minait et saccageait le terrain abandonné. Il y avait eu la folle offensive du chemin des dames suivie des mutineries. N’oublions pas la révolution bolchevique qui allait inventer pour huit décennies une Russie Potemkine ou derrière des tentures chatoyantes s’installe un enfer impitoyable. Quand aux tentatives de paix elles sont repoussées avec mépris
Dans cette atmosphère de fin du monde Clemenceau arrive aux affaires.
Le deus ex machina de l’évènement est le président Poincaré décrit par Emile Moreau* attentiste, manquant de caractère, autoritaire et peu franc. Mais c’est aussi un redoutable tacticien, expert du billard à trois bandes. Il partageait avec Clémenceau la haine de Caillaux, autre homme d’état dépassant d’une tête le « marais politique ». Choisir le jusque auboutisme de Clemenceau ou la « paix blanche » de Caillaux, car un fort courant existe en faveur de la paix ?
Poincaré tranche ce sera Clemenceau dont la force morale l’impressionne et en conséquence l’arrestation de Caillaux
et son renvoi en Haute Cour.
Désormais la route est tracée nous sommes le 17 novembre 1917 le Tigre prend la barre.
A la chambre Clemenceau parle : « Vous voulez la paix ? Moi aussi. Il serait criminel d’avoir une autre pensée. Mais ce n’est pas en bêlant la paix qu’on fait taire le militarisme Prussien. Ma politique étrangère et ma politique intérieure c’est tout un. Politique intérieure ? Je fais la guerre. Politique étrangère ? Je fais la guerre. Je fais toujours la guerre ».
La machine à broyer du poilu poursuit sa marche inexorable.
A la semaine prochaine
Jean Jacques
*Emile Moreau gouverneur de la Banque de France qui mettra en œuvre le « franc Poincaré » en 1928