La 9ème compagnie du régiment de marche du Tchad

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‌Bonjour la compagnie,

Il est des épisodes glorieux de notre histoire que nous n’hésitons jamais à commémorer et à mettre en avant. Il en est d’autres tout aussi glorieux mais moins franchement tricolores que nous laissons de côté et regardant ailleurs.

En 1936 éclate la guerre d’Espagne, où les tenants de la République doivent affronter leur propre armée. Ellereçoit l’aide intéressée du dictateur Staline et celle en demi-teinte de la France (on y parle déjà de Jean moulin). Le général Franco compte parmi ses supporters des dictateurs comme Hitler et Mussolini qui ne ménagent pas leur peine. Comme toute guerre civile les exactions sont nombreuses et encore aujourd’hui  dans le moindre village d’Andalousie, de Castille ou de Navarre n’a rien oublié.

En 1939 les troupes républicaines aguerries passent la frontière française poursuivies par les nationalistes. Certaines sont en ordre parfait, d’autres complètement débandées. Les hommes sont haves, barbus, épuisés mais ont au cœur la haine des régimes autoritaires européens. Nous allons donc les retrouver  dans la légion étrangère à Narvik et puis dans nos maquis. Je rappelais la semaine passée qu’ils composaient le dernier noyau des hommes du Colonel Georges Guingouin mais aussi les derniers combattants du Vercors.

La 9ème compagnie de la 2ème DB est placée sous le commandement du capitaine Raymond Dronne et elle reçoit l’ordre du général Leclerc le 23 août de foncer sur Paris. L’Hôtel de Ville sera atteint au soir du 24. Mais les premiers véhicules à s’installer sur la place ne se nomment pas «  Romilly », « Champaubert » ou « Montmirail » mais plus prosaïquement « Guadalajara », « Ebro », « Teruel » et « Guernica ». Ce sont les half-tracks blindés de la « Nueve » aux ordres du Lieutenant Amado Granell ex-officier de l’armée républicaine espagnole. Plus, les Espagnols de la « Nueve » sont chargés de l’escorte du général de Gaulle lors de la célèbre descente des Champs-Elysées. Ils défilent, porteurs d’un immense drapeau de la seconde république espagnole.

Tombés dans l’oubli après la guerre les survivants de la « Nueve » , Manuel Fernandez, Luis Royo   Ibanez et Raphaël Gomez recevront la grande médaille de vermeil de la ville de Pars le 24 février 2010.

A très bientôt pour la suite de nos aventures

Donec

Ps : cette semaine petit coup de chapeau à l’armée de l’air…
Sur la peau de bouc :
« Rentrer à bord en état d’indigestion et incongruités sur le pont »