Dieu que la guerre est jolie

Bonjour la compagnie,

l’Ukraine à deux pas de nos frontières montre le visage effrayant de la destruction organisée avec détermination. Quel est le comportement des troupes en campagne dans ces grandes plaines à blé ? Là, tout est permis et l’on peut compter sur la soldatesque russe pour s’en donner à cœur joie. D’autant que l’on ignore à peu près tout de l’efficacité de leur organisation et de leur encadrement.

Cet épisode que nous vivons m’a fait souvenir des exactions nombreuses et impunies commises par l’armée allemande. A n’en pas douter l’Ukraine vit les mêmes événements.

Nous sommes le  29 août 1944 dans la Meuse sur les bords de la Saulx dans les villages de Robert-Espagne, Couvonge, Beurey, Mogneville. Les armées allemandes se  débandent mais ont encore une solide capacité de nuisance.

Ce jour-là vers 9 heures plusieurs camions surchargés d’allemands pénètrent dans la propriété de monsieur Scherer maître des forges à Pont-sur-Saulx. Ils sont aux ordres d’un lieutenant, fouillent les  maisons, cherchent des maquisards et s’emparent de tout ce qui leur convient. Ils se font confectionner un plantureux repas. Puis le lieutenant fait rassembler la famille dans le salon et déclare qu’il a ordre de fusiller les hommes. Toute la journée, ces soldats en vert sillonnent la localité, pillent et volent tout ce qui peut l’être.

Vers midi la chasse à l’homme commence, garde-barrière, employés de la SNCF, gendarmes et même un garçon de 17 ans. Les « boches » pénètrent dans les maisons où les hommes ont commencé leur repas au prétexte qu’il y aurait un travail près de la gare. La nouvelle des arrestations  se répand dans le village et un certain nombre, avertis, parviennent à s’enfuir. D’ailleurs tous les Allemands n’ont pas la même attitude puisque certains incitent les habitants à disparaître sinon leur sort serait réglé.

Vers 13h30 nouvelle arrivée d’Allemands qui pénètrent dans une ferme, saccagent tout et mettent le feu. Sous la menace des mitraillettes, tous les hommes sont maintenant réunis. Les femmes aux fenêtres assistent impuissantes à la scène. Brusquement les mitrailleuses sont mises en batterie, crépitent et 49 français sont abattus. Dans la foulée les Boches incendient les maisons puis se dirigent  vers le château de Pont-sur-Saulx où avaient été apportés le produit des rapines pour faire bombance.

Ce village ne sera pas le seul à souffrir de la vindicte allemande, les autres localités de la vallée vont aussi subir la barbarie teutonne, maisons incendiées et hommes passés par les armes.

Puis ils disparaissent…

Le 31 août les Américains investissent une vallée où la population affolée se terrait dans les caves.

Cette tradition du crime de guerre est aujourd’hui perpétrée par l’armée russe dont la tactique s’apparente à la terre brûlée avec un faible pour les maternités, les écoles et les hôpitaux. Mais contrairement aux Français de 1940 le peuple  ukrainien ne s’en laisse pas compter et avec l’aide des Européens se bat rue par rue, maison par maison. Les Russes doivent être fous de rage et gare à celui (ou celle) qui tombe entre leurs mains. La destruction de Marioupol toujours habitée doit être atroce et n’a rien à envier à Brest, Coventry ou Dresde.

Mais rassurons-nous leurs exactions terminées les Russes comme les Allemands jadis rentreront au pays avec de glorieux souvenirs pour leur vieux jours.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

Sur la peau de bouc : motif de punitions dans la vieille Marine : « Coup et blessures envers la personne d’un marchand Chinois ».

Les mots du Général

Les théoriciens du RPF sont désolés de ne pouvoir arriver à intéresser le Général à la rédaction du « programme » du mouvement. Ils ont beau faire miroiter réforme des institutions, capital-travail, etc., le Général reste de marbre.

–          Voyons , Messieurs ! il n’est pas possible de se faire élire sur un programme et de l’appliquer !

–          Mais…

–          Mais le choix est pourtant simple ! Ou l’homme politique trompe ses électeurs ou il trompe l’intérêt du pays…

A méditer en ces temps électoraux

Le Gnaf

Il existait chez les officiers de marine un « éreintement » qui consistait à attribuer à la victime un surnom généralement obtenu par déformation de son nom propre et qui, très rapidement, finissait par remplacer celui-ci… Au moins pour les utilisations non officielles.

Ce jeu de mots avait un nom « le gnaf » (en 1928), en voilà quelques uns

BLANC                                                                                                  Toto ou Blanc le propre (hiérarchie oblige : le Blanc de la promotion suivante était appelé Blanc le sale. Les méchants ajoutent que c’est justifié.

BODENES                                                                                             Giron du blair

BOIDOT                                                                                                Ainsi nommé par dérision

DE BOISSIEU                                                                                         La voix de son maître

BONNAFOND                                                                                      Minicade ou Malarien

BONNEMAISON                                                                                  Home sweet home ou Bobonne

BORDIER                                                                                              Absalon

BOTREAU ROUSSEL                                                                             Biribi ou Trois

BONNETERRE                                                                                       Couchette

BOUCHACOURT                                                                                 De baisers

BOURDONCLE DE SAINT SALVY                                                                      Le furoncle du sale zob  ou le furoncle : il était particulièrement désagréable

BRAC DE LA PERRIERE                                                                       Une paire hier, une paire demain (A eu dans la même année deux paires de jumeaux)

BRANDICOURT                                                                                    Peut peu

BRASSEUR KERMADEC                                                                      J.B.K. ou Brasseur quel sale mec ou ma sœur quelle braguette

BREART de BOISANGER                                                                    La roi Jean puis Pépé

BROWN DE COLSTOUN                                                                      Drôle de costume                                                             

Sacrés sous-mariniers

Bonjour la compagnie,

Je viens de recevoir ce petit texte plein de nostalgie que je vous restitue immédiatement, certains d’entre vous le connaissent peut-être déjà, une seconde lecture sera la bienvenue…

Je laisse la parole à Cloclo.

-oOo-

Souvenez-vous les Anciens ! Il fallait être aussi doté d’une santé de fer et de nerfs en acier trempé !

Souvenez-vous de ces appareillages le dimanche en fin d’après-midi, à l’heure du berger, quand certains se préparaient à prendre l’apéro, nous, on préparait notre bateau et on partait pour être à poste et fin prêts le lundi matin à disposition de l’Escadre ou de l’Aéro !

Souvenez-vous de ces quarts à la passerelle en pleine tempête, transis de froid et trempés jusqu’aux os malgré la serviette éponge qui servait de presse-étoupe autour du cou. De ces heures interminables à subir stoïquement les assauts des paquets de mer ! Que c’est lourd un paquet de mer !

Souvenez-vous de ces vendredis soirs quand les Pingouins ou l’Escadre nous souhaitaient un bon week-end et rentraient d’un coup d’aile à leur base pour les uns ou à 25 nœuds au port pour les autres! Nous, pauvres diables, on passait le week-end sur le rail à mener des attaques aux postes de combat sur de paisibles cargos et on répétait sans relâche les exercices de sécurité, histoire de passer le temps et d’empêcher l’équipage de tomber dans la routine !

Souvenez-vous de la file d’attente des fumeurs au Central, dans le courant d’air glacé qui descendait de la passerelle, nous étions tous impatients de grimper pour tirer une clope, serrés comme des sardines. Le Maître de Central quelquefois obligé de faire la police !

Souvenez-vous des embarquements ou débarquements de torpilles à peine arrivés à quai! Les gars non concernés rentraient voir Maman, mais les baisés? Eh bien, ils rentraient plus tard, une fois le boulot terminé! Heureusement, le tiers de service nous donnait un coup de main pour démonter le poste AV ! Quelle solidarité!

Souvenez-vous des séances de cinéma au poste AV le dimanche après-midi: on revoyait pour la Xème fois le même film ! Je crois bien avoir vu Le « Voleur de Bicyclette » de Vittorio de Sica une bonne vingtaine de fois! C’est sans doute à cause de lui que je suis devenu allergique au vélo!

Souvenez-vous de ces retours à quai imprévus : nous avions à peine le temps de faire un bisou aux enfants! Un câlin vite fait bien fait avec Maman avant de repartir en catastrophe avec une petite valise de linge propre !

Souvenez-vous de cette atmosphère humide si spéciale à nos bateaux, Ce mélange d’effluves de gas-oil, d’huile chaude et de sueur. Cette odeur qui nous imprégnait malgré les douches méticuleuses prises au retour à quai! Cette odeur que nous ramenions à la maison où Maman nous accueillait avec un ‘’ Tu pues le sous-marin’’ avant d’avoir droit à un bisou!

Souvenez-vous les mécanos ! Des heures de quart passées dans le vacarme des diesels et dans une chaleur suffocante! Vous en avez perdus des litres de sueur !!

Souvenez-vous de la banette chaude cette banette toute moite dans laquelle on se glissait à 4 heures du matin, l’oreiller encore humide de la sueur du copain qui vous avait relevé!

Souvenez-vous de ces demi-tours dans la Rade des Vignettes, alors que l’on voyait presque Castigneau! Il fallait repartir remplacer un autre bateau noir indisponible! Pour combien de temps? On n’en savait rien!! Nos familles? Même pas prévenues! Elles l’apprendraient par le téléphone arabe! On repartait en dissimulant notre frustration…

Souvenez-vous de cette viande en conserve que le bouvier nous servait à table ! Elle n’avait rien d’appétissant, pas plus que les congelés-décongelés-recongelés (suite aux pannes récurrentes du compresseur de la chambre froide) accompagnés par des haricots verts cuits à l’eau de mer!

Souvenez-vous de ces heures de marche au schnorchel la nuit en pleine tempête! Impossible de dormir avec le bateau qui roule bord sur bord! Nos tympans qui jouent de l’accordéon ou qui se coincent à cause de ce putain de clapet qui est plus souvent sous l’eau qu’au-dessus! Et nos sinus qui lorsqu’ils sont malades nous donnent l’impression que notre tête va exploser!

Souvenez-vous de la tension nerveuse qui régnait au Central dans ces moments là! Le Patron de Central sur des charbons ardents pendant des heures! Se posant mille et une questions! Suis-je trop lourd? Suis-je trop léger? Lourd de l’avant? Lourd de l’arrière? Etc…Etc… Les purges qui dégueulent à pleins tuyaux … Le bouillonnement dans l’;aquarium de la coupole … Les pompes d’assèchement en continu sur la caisse des purges etc…etc… Le Maitre de Central toujours prêt à réagir au 1/4 de seconde à la moindre éventualité, et Dieu sait s’il y en a des éventualités! N’est-ce pas Daniel???

Souvenez-vous lorsque le barreur perdait l’immersion, on entendait à travers la coque épaisse le sinistre grondement de ces monstrueuses vagues!

Souvenez-vous de ces coups de gite impressionnants qui nous donnaient la désagréable sensation que le bateau n’allait pas se redresser quand il restait couché deux ou trois secondes ! Secondes qui nous semblaient durer une éternité ! Quelles montées d’adrénaline !

Souvenez-vous que nous n’attendions qu’une seule chose dans ces situations: le hurlement du klaxon d’alerte qui allait enfin arrêter tout ce cirque et nous permettre de descendre nous reposer dans le silence des profondeurs ! Dormir!! Dormir ivres de fatigue!! Dormir en grand couplage pendant une heure ou deux pour récupérer un peu !! Dormir? Facile à dire!! Sauf quand le célèbre et tonitruant ronflement de P’tit Fût s’invitait dans le silence du poste AR! Il s’en suivait une avalanche de godasses dans la bannette du malotru ! Inimaginable le nombre de godasses qu’il a pu se ramasser sur la gueule! Le nombre exact doit être astronomique! Il faisait plus de bruit qu’un Concorde au décollage! Et le boucan des GE lancés à pleine charge n’était que du pipi de chat.  Sacré P’tit Fût s’il n’avait pas existé, il aurait fallut l’inventer!

Souvenez-vous de ces transits au schnorchel sous menace aérienne!! Le clapet au ras des flots sur électrode haute, la dépression frôlant les 200 mbars, les incessantes alertes racket, les coupures de charge en catastrophe! Redisposer la cavalerie à chaque fois, relancer les GE!! Recommencer encore et encore! De jour comme de nuit!

Souvenez-vous de ces dangereuses reprises de vue sur le rail! Les barlus passaient quelquefois à nous friser les moustaches!! Certains ont même eu l’outrecuidance de se permettre de nous caresser les aériens ou la cathédrale! Quel manque de respect ! N’est-ce pas Cloclo???

Souvenez-vous des alertes sur avarie de barre de plongée arrières! La pointe négative impressionnante, les moteurs lancés en arrière 5 et quelquefois la chasse haute pression au ballast 5 pour redresser la bête!! De jour comme de nuit!

Souvenez-vous de ces 300 mètres, moteurs avant 5, assiette -3O°, on n’espérait qu’une seule chose: que la barre de plongée arrière ne tombe pas en avarie, sinon … C’était le grand saut!

Souvenez-vous de ces moments terribles que nous avons vécus après les tragiques disparitions de nos copains! Ces sentiments de rage, d’;impuissance et d’injustice. Impuissance, car nous savions très bien en partant à leur recherche que tout était fini et que nous ne pourrions rien faire! Strictement rien! Effroyable sentiment d’injustice, car nos copains, nos frères ne méritaient pas ça, NON ! Ils ne méritaient pas une mort aussi atroce!

Souvenez-vous qu’après ces recherches infructueuses, nous partions faire des galipettes et des pirouettes dans tous les sens: il ne fallait pas laisser l’équipage cogiter trop longtemps! Il fallait garder la confiance dans le bateau et dans les hommes!

Souvenez-vous de tout ce que j’ai oublié …

Ce n’était pas le bagne ni l’enfer, encore moins le paradis… C’était tout simplement notre vie sur les « Classiques ».

Quelle vie de fous! Mais quelle vie de cons! Mais qu’est-ce-que nous l’avons aimée cette putain de vie!

Quelque-chose me dit qu’au fond de nous-même, nous sommes un peu fiers de l’avoir vécue.

Mais! Aurions-nous pu vivre cette vie si particulière sans le consentement, le concours et l’abnégation de nos épouses ou compagnes ? Elles qui ont toujours tout assuré pendant ces longues absences qui nous ont empêché de voir nos enfants grandir. Elles qui ont mouillé tant d’oreillers de leurs larmes pendant ces longues périodes de solitude, d’attente et d’incertitude. Les épouses et compagnes des sous-mariniers sont tout simplement des femmes exceptionnelles.

Certaines ont malheureusement vécu un horrible drame lors de la disparition de leurs maris ou compagnons qui étaient aussi nos frères, notre peine était bien peu de chose comparée à leur incommensurable chagrin.

Elles ont fait preuve d’un courage et d’une dignité exemplaires. Elles étaient magnifiques dans leur immense douleur. Chapeau bas Mesdames, nous vous devons beaucoup !

A tous nos copains et nos frères qui ne pourront lire ces quelques lignes…

A bientôt pour la suite de nos aventures.

DONEC

Sur la « peau de bouc » (motifs de punitions dans la Marine) : avoir fait des avances par gestes déplacés à une femme par la fenêtre de son bureau.

-oOo-

Une ânerie sans nom !

‌Bonjour la compagnie,
J’ai un faible pour la Marine Nationale, ses bâtiments et ses équipages. Mon intérêt s’étend aux Marines étrangères et un film comme le « Dernier Rivage » m’a enchanté.

Le « Crabe Tambour » est dans toutes les mémoires mais n’est pas Pierre Schoendoerffer qui veut et le « Chant du Loup » pour être intéressant n’a pas la poésie et le clin d’œil à l’Histoire du premier cité.

Je me fournis en films à la « Grande Médiathèque de Nice » et c’est toujours un plaisir de découvrir de nouvelles œuvres.

A  ma dernière visite, une pochette avec Lambert Wilson en fier capitaine de frégate me saute aux yeux. Mon sang ne fait qu’un tour. Je lis sur la pochette « Laure a 23 ans. Elle se cherche. C’est dans la Marine Nationale qu’elle va trouver un cadre, une structure, des repères. Solide et persévérante, elle va faire son apprentissage et découvrir sa voie »

 Beau programme et le journal « ELLE » renchérit « Ce voyage initiatique intelligent et sensible est porté par la jeune et formidable Diane Rouxel. »

Voilà qui est alléchant.

Malheureusement, dans la réalité le film auquel nous avons affaire peut être qualifié de navet. Lambert Wilson, frégaton, ne quitte pas son bureau mais joue le militaire inaccessible. « Commandos marine » on devine bien qu’il a un cœur « gros comme ça ». L’héroïne n’a pas fait trois pas dans le bureau de Lambert qu’elle est frappée par la foudre amoureuse. Elle va pourtant adopter une attitude ambigüe que personne ne comprend. Pour le conquérir, elle va faire le stage commandos (je ne savais pas que c’était ouvert aux filles). C’est pitié de voir cette pauvre Diane Rouxel manquer de se rompre le coup en voulant escalader des murs, traverser une énorme citerne aux crocodiles et se vomir dans des rivières de boue. Le beau frégaton restera impavide et au-dessus de la mêlée.

Le point d’orgue de ce film est pourtant la magnifique prise d’armes au CIN de Brest au son des cornemuses, c’est grandiose ! Pour le reste nous découvrons une magnifique succession de clichés et de lieux communs le tout étant fait à l’économie.

La fin est tout aussi incertaine, le frégaton disparaît pour réapparaître avec sa fille à la remise des diplômes. Notre Diane Rouxel se trouve le « bec dans l’eau » et je me demande si elle a vraiment découvert sa voie.

Cela dit l’ayant auscultée sous toutes ses faces (grâce à la réalisatrice) elle est faite au moule.

A bientôt pour la suite de nos aventures…

Donec

Sur la peau de bouc (motif de punition dans la vieille Marine) : se cacher dans les latrines pour ne pas éplucher les pommes de terre.

Les mots du général (d’après Ernest Mignon) : Londres juin 1941. L’armée allemande vient d’envahir la Russie. Des militaires britannique invitent le Général à suivre, devant une radio d’état-major, le déroulement des opérations.
La rapidité de la progression allemande étonne, puis scandalise et enfin désespère les stratèges britanniques. Silence du Général qui, seul, ne participe pas au concert de lamentations. Les villes russes tombent les unes après les autres. Les officiers anglais s’interrogent sur le sort réservé aux armées alliées. Le Général continue de méditer.

  • Et vous De Gaulle, que pensez-vous de la façon dont les blindés allemands pulvérisent les défenses russes ? demande un officier britannique qui a lu Vers l’Armée de métier ?
  • « Je pense dit le Général, qu’il faudra désormais songer…au moyen d’arrêter la progression communiste en Europe. »
  • Il dit, puis déploie sa haute taille et plante là l’assistance médusée.
  • Sur le pas de la porte il se confie à son aide de camps.
  • N’oubliez pas ces heures là ! je me trompe souvent dans ce que je fais, mais jamais dans ce que je prédis.  

Le Gnaf

Il existait chez les officiers de marine un « éreintement » qui consistait à attribuer à la victime un surnom généralement obtenu par déformation de son nom propre et qui, très rapidement, finissait par remplacer celui-ci… Au moins pour les utilisations non officielles.
Ce jeu de mots avait un nom « le gnaf » (en 1928), en voilà quelques uns

  • NOM                                                                          GNAF

BARNAUD                                                                   Bill
BARTHELEMY                                                               Totoche ou Bartoche la pétoche
BEAUFORT                                                                   Nini – Ni beau ni fort
BELOT                                                                         Dix de der
BERGES                                                                       Le Chinois (jeunesse passé en Indochine)
 BERLIZOT                                                                    Jo la Berlise ou l’homme qui casse tout sauf la gamelle.
BERNARDINI                                                               Pilou

La femme est elle l’avenir de l’homme ?

Bonjour la compagnie,

« La femme est l’avenir de l’homme » dit le poète qui n’a pourtant pas été payé en nature par une commission de féministes délurées. Pour une simple raison, même s’il passait beaucoup de temps à louer le charme de sa muse russe, à l’automne de sa vie,  il avait un faible pour les adolescents virils et bien balancés.

Il n’empêche que les pays où l’on planque les femmes dans des sacs poubelle et où elles sont privées de douches représentent à coup sur la lie des nations. Ceux au contraire qui versent dans un matriarcat de bon aloi occupent les places d’honneur de la civilisation.

A l’instar des talibans il est toujours curieux de voir que nos compagnes jouent le rôle de boucs émissaires auprès de pisse-vinaigre bon teint. J’écoutais dernièrement un candidat à la magistrature suprême nous expliquer que la décadence de notre France datait du jour où les femmes s’étant émancipées elles occupaient des postes essentiels et prestigieux.
Conséquence de la prise en compte de leur destin, les hommes en avaient perdu leur virilité désormais réservée aux fils d’Islam.

Tout cela est une vielle lune, en 1940 le gouvernement collaborateur pointe du doigt les responsables de la défaite :  les femmes.  « Trop peu d’enfants, trop peu d’armes, trop peu d’alliés, voilà les causes de notre défaite » clame  le Maréchal Pétain. Que la femme ne cherche plus à singer l’homme  en se coupant court les cheveux, en fumant des cigarettes et en portant des pantalons. L’horizon indépassable qui leur est proposé c’est une participation à la « Révolution Nationale » par la maternité à tout-va.

Pourtant dans cette époque troublée, nos compagnes vont se montrer à la hauteur en accompagnant et même en précédant les mâles à l’instar de Marie-Madeleine FOURCADE et de son « Arche de Noé ». Elles participent de mille façons à la Résistance. Une des actions déterminantes de certains réseaux sera le sauvetage des petits enfants juifs. Ils sont en effet pourchassés non seulement par les nazis mais également par l’impitoyable  gouvernement de Vichy. En fait quelles que soient les époques de crise ou de drame les femmes ont pris toute leur part en organisant en plus d’une vie familiale compliquée des actions de résistance et de renseignements. Bien sûr, à la Libération les lauriers étaient réservés aux hommes comme il se doit.
Je terminerai par une poésie bouleversante de Marianne COHN arrêtée à la frontière suisse avec un groupe d’enfants juifs qu’elle tentait de sauver et qui fut exécutée dans des conditions ignobles.

Je trahirai demain

Je trahirai demain pas aujourd’hui.
Aujourd’hui, arrachez-moi les ongles,
Je ne trahirai pas.
Vous ne savez pas le bout de mon courage.
Moi je sais.
Vous êtes cinq mains dures avec des bagues.
Vous avez aux pieds des chaussures
Avec des clous.
Je trahirai demain, pas aujourd’hui,
Demain
Il me faut la nuit pour me résoudre,
Il ne me faut pas moins d’une nuit,
Pour renier, pour abjurer, pour trahir.
Pour renier mes amis,
Pour abjurer le pain et le vin,
Pour trahir la vie,
Pour mourir.
Je trahirai demain, pas aujourd’hui.
La lime est sous le carreau,
La lime n’est pas pour le barreau,
La lime n’est pas pour le bourreau,
La lime est pour mon poignet.
Aujourd’hui je n’ai rien à dire
Je trahirai demain
Marianne Cohn

Pas mal pour une jeunesse de 20 ans qui paya cher son humanité !
A bientôt pour de nouvelles aventures
Donec

Sur la peau de bouc (motifs de punitions dans la Marine) : S’être enfermé toute la nuit avec le nommé L. dans la chambre d’un officier dont il était le domestique.

Les mots du Général :
Soustelle : – Mon général, votre politique risque de n’aboutir à rien et de ne pas conduire à la paix voilà ce que je redoute…
Le Général :- Et moi Soustelle, je redoute que vous ne fassiez plus partie du gouvernement ! On ne fait pas de politique avec des appréhensions.

Le Gnaf
Il existait chez les officiers de marine un « éreintement » qui consistait à attribuer à la victime un surnom généralement obtenu par déformation de son nom propre et qui, très rapidement, finissait par remplacer celui-ci… Au moins pour les utilisations non officielles.
Ce jeu de mots avait un nom le « gnaf » (en 1928), en voilà quelques uns fournies par l’ami Lucien Morareau incontournable historien de l’aéronavale et que nous avons souvent rencontré dans les pages du « Fanatique de l’Aviation » et bien sur les jours de fêtes carillonnées à la « Rascasse ».

  • NOM                                                                         
  • Montrelay : Fais-les voir ou chiche
  • Séré de Rivière : Le constipé des arroyos
  • Boideau : qui n’en buvait jamais
  • Chalend de Sevins : Radiguet de pinard

Un juste parmi les nations

Bonjour la compagnie,
La seconde guerre mondiale nous fit découvrir de magnifiques figures de héros mais aussi celles beaucoup moins ragoûtante de fieffés salopards.

Nous nous intéresserons aujourd’hui à un héros dont l’humanité ne fut reconnue  que bien des années plus tard.

En 1940, le Portugal, pauvre pays jadis glorieux vit sous la férule d’un dictateur catholique : Salazar. Un personnage  cependant en opposition avec les thèses racistes chères à Berlin ou à Vichy.

Le Portugal dispose d’une représentation consulaire à Bordeaux avec Aristides de Souza Mendes. Qui est un aristocrate issu de la petite noblesse et confession catholique et d’opinion
conservatrice et monarchiste. Il fut auparavant en poste dans différents pays, il s’y est distingué par de multiples incidents et indélicatesses financières.

Quand la guerre éclate il est âgé de 55 ans. Père de quatorze enfants, la morale chrétienne lui sert de boussole ce qui ne l’empêche pas de filer le parfait amour avec une maîtresse dont il aura une petite fille en 1940.

On n’imagine pas aujourd’hui, calfeutrés dans notre bien-être bourgeois, ce qu’a pu être la débâcle. La ville de Bordeaux est assaillie par des milliers de réfugiés dont de nombreux juifs pourchassés par les nazis et qui rêvent de partir vers l’Amérique.

Salazar souhaite que son pays reste neutre et contrôle depuis Lisbonne l’obtention du moindre visa qui permettrait aux citoyens de pays sous le joug des Allemands de gagner les Etats-Unis. Pourtant dès la « drôle de guerre » en 1939 De Souza commence à délivrer les fameux visas. Il ne les délivre pas au compte-gouttes, mais à tour de bras. Le consulat devenant la plaque tournante de tous ceux qui veulent embarquer vers  l’Amérique.

Réprimandé par sa hiérarchie il déclare « S’il me faut désobéir je préfère que ce soit à un ordre des hommes qu’à un ordre de Dieu ». Il poursuivra son œuvre jusqu’au 23 juin sous l’œil médusé des fonctionnaires portugais chargés de le rapatrier de force.

Il faut savoir aussi que tout dictateur qu’il soit Salazar a hébergé la société d’aide aux migrants juifs.

De retour à Lisbonne notre consul est traduit devant un conseil de discipline mais Salazar se montre magnanime et bien que réprimandé, il touchera son salaire jusqu’à sa mort en 1954
.
Le nombre de personnes sauvées par De Souza Mandes n’est pas très précis mais il est sans doute supérieur à 10 000. En 1966 il sera honoré du titre de « juste parmi les nations ».

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

Sur la peau de bouc (motifs de punitions dans la Marine) : « se servir de la brosse à dent d’un de ses camarades, plutôt que de la sienne, pour matriculer ses effets.

Les mots du Général : Une réunion du « R.P.F. » le Général parle et condamne le « .système ».

  • Il faut tuer la gueuse ! crie un « militant ».
  • Apprenez Monsieur qu’en France la République ne se renverse pas. Chassez-la et elle revient au galop

Le Gnaf
Il existait chez les officiers de marine un « éreintement » qui consistait à attribuer à la victime un surnom généralement obtenu par déformation de son nom propre et qui, très rapidement, finissait par remplacer celui-ci… Au moins pour les utilisations non officielles.
Ce jeu de mots avait un nom « le gnaf »(en 1928), en voilà quelques uns

  • NOM                                                                          GNAF
  • ABEL                                                              L’émir
  • ADAM                                                            Le premier venu
  • D’ADHEMAR DE GRAND SAC                     L’amarrage du Grand sac
  • ALLEAUME                                                    Le baron Vurst
  • D’ANTIN TOURNIER DE VAILLAC                Le Ravaillac – Régicide aussi
  • AUFFRAY                                                       Gégène
  • BARBIER                                                       Riton le fourbe
  • BATRO                                                           Le grand oiseau

Ratons la cible c’est un ordre !!!

Bonjour la compagnie,

Atteindre l’excellence est l’objectif de tout équipage de bâtiment ou plus simplement de tout pacha digne de ce nom.

Mais point trop n’en faut car cela pourrait offusquer l’Autorité et la mettre mal à l’aise

Pour illustrer mon propos j’évoquerai l’aventure arrivé à un ami, « Pacha » d’une vedette de la gendarmerie maritime. Le bâtiment sortait d’IPER* pleinement opérationnel. Néanmoins son équipage avait droit à divers exercices de remise en forme. Parmi ceux-ci le tir au canon de 40 mm Bofort occupait une place de choix. Les canonniers du bord, les boums comme on dit chez nous venaient de recevoir une formation adaptée au C.I.N. (centre d’instruction naval). Le jeu consistait comme tout exercice de tir à viser une cible située à un millier de mètres. L’originalité  était qu’il  fallait rater la cible. En effet le but était un modèle très sophistiqué et hors de prix qui devait resservir plus tard. Elle ne devait donc pas être détruit.

L’état-major n’avait d’ailleurs aucune inquiétude car il connaissait la valeur de ces canonniers débutants. Malheureusement le scénario allait être pour le moins bousculé. La vedette fut intégrée à une escadrille de dragueurs de mines et les voilà en ligne de file qui s’en donnent à cœur joie. Avec le plus grand sérieux nos canonniers se mettent à l’ouvrage. Et c’est ainsi que leur treizième obus fait mouche et pulvérise la cible…Voila une petite fortune partie en fumée…

Suit un message des autorités Marine du style «  Fin d’exercice, merci pour votre concours vous avez liberté de manœuvre ». Aucune remarque ni aucune enquêté ne vint troubler la quiétude du Pacha de la vedette de gendarmerie maritime.

Les boums de l’équipage arborèrent le sourire de satisfaction qui se doit après un tel exploit et allez savoir pour quoi un message « bravo-zulu »* atterrit sur le bureau du commandant.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

*I.P.E.R. indisponibilité périodique pour entretien et réparation
*Ravo-zulu : félicitations en langage marin

Sur la peau de bouc : Monter nu et uriner sur le pont

Les mots du général : dans Paris libéré, le Général reçoit les hommes des réseaux. Les gorilles dévorent des yeux cet homme pour qui ils ont risqué leur vie, ce symbole pour qui ils ont tué, saboté et incendié.

  • Messieurs dit le Général, je n’oublierai jamais ce que vous avez fait. A l’heure de ma mort, ma dernière pensée sera pour tous ceux qui ont combattu à mes côtés pour que vive la France. En attendant (pause) soyez assurés de toute (la voix s’enfle et scande les syllabes)… mon in-gra-ti-tu-de.

En vol sur la « Croix du Sud »

‌‌Bonjour la compagnie,


A l’origine l’aviation était affaire de fanatiques un peu timbrés et passablement courageux. Les années passant, ils se sont assagis et les « merveilleux fous volants » prirent l’allure athlétique de Jean MERMOZ avant de devenir les figures de mode que nous connaissons aujourd’hui.

Au temps de MERMOZ l’aventure était quand même le quotidien de nos héros et les risques n’étaient pas anodins, telle cette aventure survenue sur l’hydravion la « Croix du Sud ». Je vous la livre telle que je l’ai lue dans le « Cahier de l’Ardhan » n°39 de Paul HEBRAD : « Du ballon libre à la présidence d’Air Inter. »

« Au cours d’un vol d’essai à Biscarosse, le 30 mai 1935, le lieutenant de vaisseau de réserve Jean GUITOU, ingénieur mécanicien chez Hispano dut effectuer un réglage sur le moteur gauche. Il fallait pour cela gagner le tunnel de communication entre les tandems installés dans l’aile centrale en empruntant une échelle métallique disposée en plein vent reliant la coque à la voilure.
En vol à 140 kilomètres à l’heure, discutant avec le lieutenant de vaisseau DAILLIERE qui l’avait suivi, il glissa, manqua un échelon et se retrouva dans le vide cramponné au montant. Il dut son salut à la réaction immédiate de DAILLIERE qui prévint HEBRARD, aux commandes, qui réduisit vivement les gaz et passa en vol lent à 90 kilomètres à l’heure.
Quarante ans plus tard son fils rappelait à Jean GUITOU l’événement « J’ai été ravi de votre lettre qui rappelle le temps où nous étions jeunes ; une séance  impromptue de barre fixe volante, à la vitesse fantastique de 140 kilomètre à l’heure était faisable et vous l’avez prouvé…

Voila ce qu’était en ces temps reculés la vie des « pingouins* ».

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

*Pingouins : surnom donné aux personnels de l’aéronautique Navale
La peau de bouc : « avoir par maladresse laissé tombé une dame* dans la mer »
*Dame (pour les non-initiés) appareil servant à appuyer l’aviron sur la fargue  (bordage supérieur d’un canot au dessus de la lisse de plat-bord dans lequel se fixent les dames).

Les mots du Général : « Un vieux ministre savonne gentiment la planche d’un jeune collègue. A l’en croire les scrupules n’étouffent as le nouveau venu. Il n’a pas d’honnêteté intellectuelle. Ni morale. Ni…
Le Général l’interrompt.

  • Voilà qui est… réconfortant ? Je croyais (coup d’œil glacé sur l’accusateur) les ministres capables de rien ? Ca change d’en avoir un capable de tout !

La guerre oubliée

Bonjour la compagnie,

Il est des guerres qui arrivent sans crier gare et que l’on oublie : elles n’ont pas de place dans les livres d’histoire

Le 25 juin 1950 les troupes nord-coréennes sponsorisées par la Chine et l’Empire des Soviets, passent à l’offensive, franchissent le 38ème parallèle et s’abattent sur la Corée du sud particulièrement mal armée. A Paris le journal  l’Humanité titre avec l’humour qui le caractérise. «  Grave provocation à la guerre des fantoches de Washington en Corée. L’armée de la République populaire riposte victorieusement à l’agression des troupes de Corée du Sud ». Cela me fait penser à une célèbre formule du Canard Enchainé  :  « Les manifestants ont attaqué les CRS à coup de ventre dans le pied ».

Nous parlons souvent et les médias ne manquent jamais de colporter les dangers de l’islamisme, certains se sont faits les chantres de cette terreur nouvelle pour leur plus grand profit. Mais en 1950 le communisme était rangé en ordre de bataille aux frontières du monde libre. Avec une indécente mauvaise foi ils énonçaient des contre-vérités où l’agresseur déclarait la guerre pour la Paix du monde. Apparaît alors le spectre de la 3eme guerre mondiale sur fond de soucoupes volantes venues de la planète Mars ou de Moscou, on ne sait pas trop.

En tout cas l’armée sud-coréenne se débande, assez vite harcelée par les troupes du nord largement pourvues en armes lourdes laissées par le grand frère soviétique.
Le président des Etats-Unis,  Harry TRUMAN ne s’en laisse pas compter, ne tergiverse pas. Il nomme à la tête des forces armées réunies sous mandat de l’O.N.U. un dur à cuire : le général Mac Arthur. L’URSS ne s’attendait pas à une telle réaction imaginant qu’un conflit si lointain ne concernerait pas le « monde libre » C’est pourtant ce qui se produisit. Les Américains allaient dépêcher 300 000 hommes en Corée.

 L’opinion publique française  soutenaient les Américains à 52% seuls les communistes tout à l’écoute de la parole stalinienne soutenaient le dictateur Kim II Sung.
Comme en ces temps lointains nous étions embourbés en Indochine, nos possibilités d’aide aux américains et à l’ONU seront symboliques.

Un bataillon de volontaires est néanmoins constitué avec à sa tête un chef prestigieux et haut en couleurs, le général MONTCLAR connu pour sa bravoure et ses qualités humaines.

Les volontaires français allaient se distinguer sur les champs de bataille où ils interviennent  par des températures de moins 40 degrés. Leur prise du Piton 931 dit « Crèvecœur » est dantesque. Les pertes sont effrayantes.

La Marine est aussi présente avec l’aviso « La Grandière » qui participe avec 230 autres bâtiments au débarquement d’Inchon où Mac Arthur prend à revers  les troupes communistes.

Cette guerre se terminera le 27 juillet 1953, il y a 70 ans. Aucun cessez le feu n’a été signé et de nombreux incidents émailleront longtemps la zone démilitarisée.

En dépit de plus de trois millions de morts et disparus, des souffrances endurées par la population, la Corée du Sud est désormais un pays qui compte sur la scène économique mondiale.  La Corée du Nord illustre l’éclatante réussite d’un mouroir communiste.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

Sur la peau de Bouc : « Uriner dans son hamac en état de boisson ! »

Les mots du  général :

1959. Un député européen d’Algérie, reçu à l’Elysée expose au général le sentiment de ses concitoyens. Il trouve des accents merveilleux pour parler de leur attachement à la terre algérienne, de leurs efforts pour la mettre en valeur, de leur désir de rester français.
– vous imaginez, mon général, le déchirement que produirait la fin de ces illusions ! Que deviendront les pieds noirs, les musulmans fidèles.
– C’est bien triste, dit le général, en serrant la main du député. Ils souffriront

L’école des mousses mène à tous !

Bonjour la compagnie,

Nous connaissons tous l’école des Mousses « pépinière de talents » qui depuis 1856 fournit à la Marine Nationale ses indispensables officiers mariniers.

Mais son plus bau titre de gloire est sans doute de propulser un sale gosse en pleine dérive scolaire vers des fonctions prestigieuses et enthousiasmantes..

La lecture de  « l’écho des grands fonds » magazine des plongeurs démineurs m’a permis de découvrir quelques figures intéressantes.

Prenons Christian PERON le Pacha de « l’André MALRAUX » navire de recherche de la DRASSM*.

Voilà un garçon qui nait le 31 du mois d’août (prémonitoire ?)… 1969 à Pont-l’Abbé dans le pays bigouden.

A l’âge de 17 ans il intègre l’école des mousses puis s’oriente vers la spécialité de fusilier marin.

En 1988 il est affecté au commando Jaubert (PLD  1039) qu’il va quitter en 1994 ayant embrasse la carrière de plongeur démineur. Le voilà au Groupe des plongeurs  de l’Atlantique avant d’embarquer sur le chasseur de mine tripartite « Cassiopée » pendant 3 ans.

En 2000 on le retrouve au cours de brevet supérieur de sa spécialité

De retour au groupe des plongeurs démineurs  Atlantique,  il y passe trois ans avec une escapade à Vanikoro en 2005 sur les traces de  la Pérouse.

Cette même année il embarque sur le chasseur de mines tripartite «  Sagitaire » mais en 2009 il quitte la Marine Nationale et intègre la DRASSM à Marseille comme chef d’opération hyperbare.

L’épopée ne s’arrête pas là. Il suit les cours de capitaine 200 puis 500 et devient second capitaine de l’André MALRAUX » qui vient d’être construit. Depuis le 1er janvier 2018 il en est le commandant.

Voilà un parcours tout à fait remarquable , sans être vraiment exceptionnel dans notre Marine pour un sale gosse arrivé intimidé un jour de 1969 dans la cour du centre d’instruction naval de Brest.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

DRASSM : Direction des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines

Sur la peau de bouc :  s’être mis du sable dans les cheveux pour détériorer la tondeuse

Les mots du Général :
Pendant la campagne de France, un général américain vient se plaindre du caractère «  aventureux et indiscipliné » du général LECLERC.
Le Général le rabroue vivement :

  • LECLERC à toujours fait ce que je lui demandais (pause) même quand je ne lui demandais rien

On ne nous dit pas tout !

Bonjour la compagnie,

Elevés dans l’univers des contes de Perrault et de Walt Disney, nous avons besoin d’un monde où le méchant est une brute avérée qui se voit de loin à l’instar  des frères Rapetout, de l’Ogre, de la vilaine sorcière de Blanche Neige ou des Allemands de 1914 rhabillés par la presse revancharde.

Dans l’affaire du génocide rwandais, j’avais compris, aimablement renseigné par les médias que les gentils Tutsis avaient été effroyablement égorgés, lapidés, étranglés par les méchants Hutus que la radio des Mille-Collines incitaient au meurtre.

Dans les derniers numéros du « Fanatique » (de l’aviation)  ce drame est évoqué par une série d’articles « l’aviation au cœur de l’enfer ». L’objet en est l’aviation gouvernementale rwandaise et son action dans le conflit à partir de 1990. En toile de fond il y naturellement une situation politique particulièrement orageuse.

Première découverte le gouvernement du président Habyarimana est l’objet d’une attaque en règle lancée de l’Ouganda voisin par le FPR, entité tutsis revancharde qui tient à reprendre le pouvoir. Ils sont les enfants de ceux qui furent massacrés à la fin des années cinquante dont les survivants se réfugièrent dans ce pays. Ce FPR franchit la frontière et repousse allègement les force armées rwandaises qui ne sont pas à la hauteur. La France soutient du bout des lèvres le gouvernement officiel avec quelques hélicoptères de combat mais fera la sourde oreille aux demandes incessantes du président Habyarimana.

Pourtant ces maigres effectifs aériens vont permettre de stopper l’invasion du FPR. Celui-ci ne désarme pas et reçoit même l’aide de militaires zaïrois spécialisés dans le viol et la rapine. Naturellement les Tutsis de l’intérieur subissent le contre coup du conflit et sont malmenés par la majorité Hutus.

Dès le début de 1991 le FPR reprend le sentier de la guerre contre une armée rwandaise toujours aussi médiocre au combat. Désormais l’Ouganda fournit la rébellion en missile sol air SA-16. A la fin de 1991 le FPR contrôle 25% du territoire et poursuit sa marche en avant en semant le chaos dans tout le pays. Il n’hésite jamais à s’en prendre aux populations civiles et à bombarder les camps de réfugiés. Naturellement pour eux massacrer les Hutus est une seconde nature. Si le FPR signe sous les « cessez-le- feu » que l’on veut il poursuit la conquête sans sourciller.

Afin d’aller plus vite en besogne le FPR décide alors d’un attentat contre le président Habyarimana avec l’aide de missiles ougandais. Ce sera fait le 6 avril 1994.  Le Falcon 50 piloté par des officiers français, Jacky Heraud et Jean Pierre Minaberry est atteint par deux projectiles qui ne leur laissent aucune chance. Avec eux disparait le président et une partie de son état major.
La chasse aux Tutsis et le crime de masse va immédiatement être déclenché dans une atmosphère de chaos incroyable. Si les Hutus ont pris une part à l’holocauste, les Tutsis de l’extérieur n’étaient pas resté les bras ballants et avaient tout fait pour créer l’irréparable.

Refermons donc les « contes de Perrault » laissons « Blanche Neige » de coté et saisissons-nous de « Docteur Jekyll et Mister Hyde » autrement réaliste concernant les circonvolutions du cerveau humain.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

Sur la peau de bouc : « Se cacher dans les fonds de misaine pendant la manœuvre »

Le mot du général

Devant des ministres somnolents, Couve de Murville récite son exposé hebdomadaire de politique « internationale »

  • La démarche énergique qu’a effectuée notre ambassadeur auprès du gouvernement de la République Fédérale Allemande… La ferme représentation que j’ai faite au représentant de Sa Majesté britannique… Le fructueux échange de vues…
  • Monsieur le ministre des affaires étrangères, tonne le Général, ayez donc l’obligeance de bien vouloir (crescendo) cesser d’enfoncer des portes ouvertes en nous faisant croire (crescendo) que ce sont des arcs de triomphe.